Un code éthique pour les bonus des traders !

Selon le ministère des finances, un code éthique devrait entrer en vigueur dès cette année pour les primes que les traders toucheront début 2010...

Après l’attaque portée contre le métier du trading par le président de la république Nicolas Sarkozy, qui s’en était pris jeudi dernier « au système de rémunération de ceux qu’on appelle les traders, ces jeunes gens qui jouent à spéculer », la FBF, avec l’accord du ministère des finances va proposer un nouveau code éthique pour le métier.

De quoi s’agit-il ? Globalement, la base de calcul des bonus sera modifiée pour prendre en compte « le profit net, réalisé par l’opérateur, incluant tous les coûts, dont le coût du risque et le coût du capital », a précisé Bercy.

Les nouvelles règles concerneront les traders et les salariés de banque d’investissement quel que soit le statut de leur employeur (banque, entreprise d’investissement, société de gestion..).

Elles visent à s’attaquer aux excès de ces dernières années, en modérant le poids de la part variable de la rémunération afin de ne pas encourager des prises de risques excessives.

L’accord veut aussi supprimer les bonus garantis qui prévoit le versement d’une somme d’argent déterminée à l’avance, pour garder les meilleurs traders sans condition de performances.

Dans le détail, l’accord sur la rémunération variable des professionnels des marchés porte sur :

- La partie variable, sans lien avec la partie fixe, doit récompenser les gains réels pour l’entreprise en tenant compte de l’intérêt des clients, conformément à la directive MIF.

- L’assiette des rémunérations variables doit refléter, non pas le revenu brut, mais le profit net des opérations, en y intégrant tous les coûts (marché, liquidité, risque, capital alloué ...), et doit prendre en compte la bonne fin et de la rentabilité des opérations.

- La rémunération variable, qui doit comprendre :

  • une partie versée au titre de l’exercice clos dont la base de calcul ne doit, en aucun cas, anticiper des résultats futurs et doit être fondée sur des profits effectivement réalisés ;
  • une partie significative différée dans le temps afin de prendre en compte les résultats complets des opérations souvent connus seulement après plusieurs années.

- La rétribution, qui peut être versée en numéraire. Pour établir le lien à long terme avec la performance de l’entreprise et l’intérêt des actionnaires, des titres, des options sur titres de l’entreprise ou d’instruments équivalents peuvent être également attribués. Dans tous ces cas, la couverture du risque sur ces actifs ne doit pas être autorisée avant la levée des options ou l’acquisition définitive des titres.

- Le Conseil d’Administration, lui, doit se prononcer sur les principes de la politique de rémunération et être informé de leur déclinaison au niveau individuel au-delà d’un certain seuil. Il appartient ensuite à la direction de l’entreprise de définir les règles régissant les rémunérations, les décisions en la matière, dont le calcul des assiettes, devant être dégagées de l’influence des équipes auxquelles elles s’appliquent. Les rémunérations variables des fonctions de support et de contrôle doivent être fondées selon des objectifs propres et sans lien direct avec les résultats du front office.

Next Finance , Février 2009

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  • Un code éthique pour les bonus des traders ! 9 février 2009  12:19, par Adam [Asset management]
    <p>cette réforme est ridicule, notamment dans les sociétés de gestion. Il est tellement facile de délocaliser, les meilleurs gérants partiront...</p>

    Répondre à ce message | Voir les réponses (6)

  • Un code éthique pour les bonus des traders ! 21 février 2009  20:56, par Cyril [x-Autre]
    <p>Je ne suis pas spécialiste du trading mais vu de l’extérieur il me semble que le système des bonus pose 2 types de problèmes&nbsp;:</p> <p>1. Le risque (du point de vue des traders) est asymétrique&nbsp;: s’il génère des bénéfices pour la banque le trader reçoit X% de ces bénéfices&nbsp;; par contre s’il génère des pertes il n’a pas à payer X% de ces pertes (au pire il perd son job, ce qui n’est pas une catastrophe si on considère d’une part qu’il est très diplômé et donc qu’il retrouvera facilement du travail, et d’autre part que ses bonus passés ont pu lui procurer un matelas de précaution plus que confortable). Donc avec ce système des bonus, les traders sont incités à prendre plus de risques qu’il ne serait souhaitable (en termes d’optimum économique), d’où un problème d’aléa moral.</p> <p>2. Les bonus sont versés au vu des résultats de court terme, sans prendre en compte toutes les conséquences à long terme. Ainsi à l’époque du boom immobilier, certains traders ont pu faire de forts bénéfices grâce aux dérivés de crédit, engranger des bonus élevés alors qu’ils préparaient la crise actuelle. Il me semble qu’il serait plus sain d’étaler le paiement des bonus dans le temps, voire de le différer (étant entendu qu’un bonus, une fois payé, n’est plus récupérable même si on s’aperçoit qu’il a été versé «&nbsp;à tort&nbsp;»).</p>

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