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Tout ce qui sera nécessaire

Depuis l’été, les marchés financiers sont confrontés à des incertitudes accrues. Ceci est notamment imputable à la recrudescence des turbulences géopolitiques, par exemple en Ukraine et au Moyen-Orient. Bien que l’aversion des investisseurs pour le risque ait quelque peu augmenté, les effets négatifs sont relativement limités.

Les actifs risqués comme les actions continuent à bien performer, tandis que les prix pétroliers se sont largement repliés.

L’incertitude accrue en ce qui concerne la politique monétaire mondiale a joué un rôle encore plus important. L’introduction du terme « démantèlement » nous a en effet appris que les investisseurs pouvaient devenir très nerveux à l’idée que le robinet monétaire soit fermé et que les taux augmentent. La promesse de taux américains inchangés pendant une période “prolongée” ou “considérable” a fait son temps. Le programme d’assouplissement quantitatif de la Fed touche à son terme et la spéculation sur le premier relèvement des taux est devenue l’une des occupations favorites de nombreux spécialistes des marchés. Bien que nous ne prévoyions pas de relèvement des taux avant le troisième trimestre de 2015, la possibilité d’une volatilité accrue a augmenté, en particulier sur les marchés obligataires.

Heureusement, la BCE compense le resserrement attendu de la politique de la Fed. En réaction à l’essoufflement de la reprise économique, au repli de l’inflation et, surtout, à la baisse des attentes inflationnistes, Mario Draghi a finalement annoncé un programme d’assouplissement quantitatif.

Pour l’instant, les ABS (titres adossés à des actifs) et les covered bonds sont uniquement concernés, mais nous nous attendons à ce que les obligations d’État finissent également par être ciblées.

Il y a toujours un risque que les banquiers centraux du noyau dur de la zone euro – essentiellement l’Allemagne – s’y opposent, mais jusqu’à présent, Mario Draghi est parvenu à de multiples reprises à surprendre les marchés dans le sens positif.

Au cours de ces dernières années, les vastes injections de liquidités des banques centrales, en particulier de la Fed, ont largement soutenu les flux d’investissement et la fin imminente de cette ère rend dès lors nerveux. L’attente de nouvelles mesures de la part de la BCE a toutefois donné une nouvelle impulsion à la “quête de rendement” au cours de ces derniers mois.

Alors que le taux de l’obligation d’État allemande à 10 ans est redescendu sous 1%, les taux des obligations d’État périphériques sont retombés à des niveaux que personne n’aurait osé envisager il y a deux ans. Tandis que cette dernière catégorie est toujours prometteuse, de nombreux segments obligataires n’offrent plus qu’un potentiel haussier limité aux investisseurs. En termes ajustés en fonction de l’inflation (attendue), les perspectives de rendements positifs deviennent de plus en plus faibles.

Étant donné que la demande de placements générant des revenus devrait rester élevée, les actions et les valeurs immobilières devraient gagner en popularité. Cette opinion ne se fonde pas seulement sur la hausse attendue du nombre d’investisseurs à la recherche de revenus, mais aussi sur notre scénario central d’une amélioration de la croissance mondiale, des bénéfices et de l’emploi au cours des prochains trimestres.

Pour l’Europe, les dernières mesures de la BCE constituent une stimulation bienvenue compte tenu des tensions persistantes avec la Russie et des chiffres économiques moins favorables de ces derniers mois. En dehors des taux plus faibles, l’euro s’est également déprécié, ce qui aiguillonne les exportations ainsi que l’inflation.

Ceci stimule l’appétit des investisseurs pour le risque, tandis que la promesse de la BCE de faire « tout ce qui sera nécessaire » devrait soutenir la confiance des ménages et des entreprises.

Valentijn van Nieuwenhuijzen , Septembre 2014

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