Stratégie Logement : un pari perdu ?

En présentant ses mesures pour le logement, le gouvernement a compris qu’il fallait débloquer le marché de la construction. Simplification des normes, libération du foncier, réduction des recours, toutes ces idées vont dans le bon sens. On peut cependant s’étonner de l’absence des droits de mutation à titre onéreux dans cette réforme.

En présentant ses mesures pour le logement, le gouvernement a compris qu’il fallait débloquer le marché de la construction. Simplification des normes, libération du foncier, réduction des recours, toutes ces idées vont dans le bon sens. On peut cependant s’étonner de l’absence des droits de mutation à titre onéreux dans cette réforme. Il s’agit pourtant de l’une des clés de la mobilité des Français et d’un frein à l’accession. Le gouvernement, devant déjà justifier la suppression de la taxe d’habitation, a-t-il voulu éviter d’ouvrir un nouveau front avec les collectivités locales ?

La reconduction pour 4 ans du dispositif Pinel est également une bonne nouvelle puisqu’il pérennise le dispositif fiscal. Il aurait été cependant utile de modifier les zones de façon à conserver les lieux touristiques littoraux et de montagne, au lieu de supprimer totalement la zone C.

Mais toutes ces " bonnes " mesures risquent d’être sérieusement freinées par l’incompréhensible réforme du PTZ.

Pour rappel, le PTZ est destiné aux primo-accédants, afin de leur donner le coup de pouce nécessaire leur permettant d’acheter leur premier logement. Ce dispositif a fait ses preuves ces dernières années, mais le gouvernement dénature son objectif.

En recentrant le PTZ uniquement sur l’immobilier neuf en zone tendue, on exclut les primo-accédants qui ne pourront plus acheter à cause des prix trop élevés. Rappelons que la majorité des PTZ se réalisent dans les zones périphériques, et pour cause… Les ménages les plus fragiles financièrement s’éloignent des villes et font souvent construire. Pour preuve la bonne santé du marché de la maison individuelle, qui affiche depuis deux ans une croissance tant au niveau du nombre de chantiers que des emplois induits. Limiter le PTZ revient à donner un véritable coup de frein au choc de l’offre voulu par le Président. C’est également une erreur politique, car elle va affaiblir ce secteur qui a enfin, et difficilement, retrouvé son équilibre

A l’inverse, en concentrant le PTZ ancien dans les zones détendues, le gouvernement pense-t-il réhabiliter la France rurale ?
C’est oublié que le PTZ ancien permet aux primo-accédants d’acheter en zone tendue des biens dégradés à réhabiliter et ainsi devenir propriétaires près de leur lieu de travail. De plus, en zones tendues, cette mesure remet sur le marché des logements qui étaient restés vacants faute d’entretien.

Ces choix sont incompréhensibles, car ils laissent les primo-accédants des zones tendues sur le bord de la route. Mais le gouvernement, dans son calcul financier, n’a-t-il pas cherché à donner, afin de réaliser des économies, l’illusion qu’il maintenait un dispositif tout en lui retirant sa substance ?

CAFPI , Septembre 2017

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