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Qui est le CFO français ? Portrait, rémunération, responsabilités et ambitions du CFO français

Faut-il les appeler DAF ou CFO ? En France, cela dépend principalement de la taille et de la nationalité de l’entreprise, un peu aussi du secteur d’activité. Au-delà de leur titre, qui sont-ils, quelles sont leurs responsabilités, leur rémunération, leurs aspirations ?

La deuxième édition du baromètre CFO Michael Page International [1] met en lumière ce qui caractérise le Directeur Financier français et l’évolution de sa carrière par rapport à ses homologues de 39 autres pays.

Portrait type du CFO français

Le CFO français type est majoritairement un homme (80%), âgé de 40 à 50 ans (50%). Il est généralement devenu CFO entre 30 et 40 ans (70%), même si une minorité (11%) a accédé à ce poste avant 30 ans. De toutes les régions étudiées, c’est en Amérique du Nord que l’âge pour devenir CFO est le plus avancé : 50% des CFO interrogés aux États-Unis le sont devenus après 50 ans, dont 8% après 60 ans. « Aux États-Unis, les postes de CFO sont par essence des postes de seniors, très focalisés sur la stratégie d’entreprise, et la dimension, en particulier dans les grandes organisations », souligne Johann Van Nieuwenhuyse, Directeur Senior de Michael Page Finance & Comptabilité.

En France comme dans le reste du monde, la parité homme-femme est loin d’être atteinte. Les pays qui s’en approchent le plus sont la Russie, Singapour et la Hongrie où un CFO interrogé sur 3 est une femme. En Europe, avec 19% de CFO femmes, la France n’arrive qu’en 6ème position, derrière la Suède (26%), le Portugal (25%), la Pologne (24%) et la Turquie (22%), mais largement devant l’Allemagne (seulement 5%).

Des responsabilités financières, mais pas seulement…

Le CFO français encadre généralement une équipe de moins de 10 personnes (seul un sur 4 manage plus de 20 personnes), ce qui s’explique en grande partie par la taille de son entreprise : seuls 19% des CFO interrogés travaillent dans une entreprise/organisation de plus de 1000 salariés alors que 68% évoluent dans une structure qui en compte moins de 500.

Si leur cœur de métier est la finance, la plupart des CFO français (96%) assument des responsabilités dans d’autres domaines, du fait de leur « casquette » administrative le plus souvent (29% de citations). Entrent également dans leur champ de responsabilités, le juridique (21%) et les Ressources Humaines (17%). En matière de RH, la priorité de leur entreprise/organisation est selon eux la fidélisation des équipes (29%), devant la formation (22%) et le recrutement de talents (20%).

Du fait de la persistance de la crise et d’une conjoncture économique qu’ils sont 79% à juger mauvaise, les CFO français considèrent l’optimisation des processus comme une priorité pour leur entreprise (27% de citations), de même que les projets d’optimisation des coûts (23%) et la réduction des charges fixes (22%). En revanche, ils prévoient peu de changements significatifs au sein de leur propre département. Notons qu’en 2011, ils étaient plus nombreux à travailler sur l’implémentation de nouvelles politiques internes (31%) qu’en 2012 (26%).

Rémunération et aspirations professionnelles

La rémunération annuelle globale du CFO français est en moyenne de 115 K€ bruts, dont 15% de variable. On note des disparités entre les sexes : les femmes, plus jeunes dans cet échantillon que leurs confrères masculins, sont en moyenne à 105 K€/an, contre 130 K€ pour les hommes.

C’est en Amérique du Nord que l’ont trouve les niveaux de rémunération les plus élevés, avec 49% de CFO gagnant plus de 200K€ annuels. En France, ils ne sont que 7% dans ce cas, et 19% à avoir un package total dépassant 150K€. Au niveau de l’Europe, les Suisses sont les champions, avec 69% de CFO ayant une rémunération totale supérieure à 150K€. Ils sont suivis par les Allemands (54%) et les Hollandais (49%) qui creusent l’écart avec les Belges (27%) et les Italiens (21%).

A noter que le différentiel de salaire s’explique en partie par la part très faible de la rémunération variable des CFO français par rapport aux pays germaniques et anglo-saxons. Cette tendance tend à ce réduire depuis quelques années.

Le CFO français se perçoit avant tout comme un développeur (42%), alors que ses homologues dans le reste du monde se projettent plus en leaders, notamment en Amérique du Nord. Ambitieux, il se voit gravir les échelons hiérarchiques dans les 2 ans qui viennent (70%). Seuls 16% des CFO interrogés pensent rester au même poste dans les deux prochaines années.

Aussi, la perspective d’élargissement de leurs responsabilités à un scope plus important est un des critères majeurs dans leurs choix de carrière (20% de citations), légèrement devant le package de rémunération (19%) et la stratégie de l’entreprise. Pour atteindre ses ambitions de carrière, le CFO français déclare devoir progresser en premier lieu dans le domaine de la communication (26%) et du management stratégique (24%).

Cette projection est à mettre en parallèle du rôle perçu par les CFO : en France, le CFO s’imagine davantage comme un Business Partner de la Direction Générale là où dans les pays anglo-saxons, le CFO est davantage intégré à la Direction Générale et s’inscrit comme un leader, dirigeant d’entreprise.

Next Finance , Octobre 2012

Notes

[1] Questionnaire auto-administré sur Internet en février-mars 2012 auprès de 4438 Chief Financial Officer en poste dans 40 pays de toutes les régions du globe : Amérique (7 pays), Europe (20 pays), Asie-Pacifique (8 pays), Moyen-Orient & Afrique (5 pays).

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