Quelle allocation d’actifs en l’absence de tendances fortes ?

Selon Warin Buntrock, Directeur de la Gestion Diversifiée, BFT Investment Managers, la persistance de rendements obligataires historiquement extrêmement faibles justifie le niveau de valorisation des marchés d’actions et des spreads de crédit. Ces nouveaux prix d’équilibre des actifs risqués, plus élevés, ont des implications importantes sur l’allocation d’actifs...

Les marchés voient rouge à cause de l’or noir

En janvier 2016, le prix du pétrole est au plus bas depuis 2004. Depuis le début de l’année, l’or noir (WTI) a perdu 25%, passant sous la barre des 30$ le baril. Le pétrole a entraîné dans sa chute les bourses mondiales. Les investisseurs craignent que cette chute de l’or noir et des autres matières premières soit provoquée par une baisse de la demande chinoise et cacherai un ralentissement plus marqué qu’annoncé officiellement. Le stress venant des nouvelles tensions géopolitiques (Corée du Nord, Iran, Arabie Saoudite, …) a amplifié leur défiance. Le recul du prix du pétrole est pourtant, avec un décalage de 6 à 12 mois, positif pour les pays importateurs car cette baisse augmente le pouvoir d’achat des consommateurs et des entreprises.

Depuis le début de l’année, le pétrole semble être devenu le principal moteur des marchés d’actions. La chute incessante du pétrole accroît en effet la déflation et perturbe l’action des banques centrales.

Si début 2015, les actions européennes étaient principalement guidées par la parité euro/dollar, en 2016, le pétrole est devenu leur principal indicateur résumant les craintes sur à peu près tous les actifs risqués : high yield US, actions chinoises, dollar US…

Il faudra que l’or noir arrête de chuter pour que les marchés actions puissent se stabiliser et se focaliser à nouveau sur les fondamentaux.

2016 dans la continuité de 2015

Depuis la dernière crise financière de 2008, les marchés financiers ont parcouru un long chemin. Entre mars 2009, le point bas des marchés actions et fin décembre 2015, le S&P 500 (TR) s’est apprécié de 214%, l’EuroStoxx (TR) de 130% et le Nikkei 225 (TR) de 181%. Les marchés de crédit ne sont pas loin derrière. Les indices des émetteurs corporates investment grade et high yield en euro ont gagné sur la même période respectivement 56% et 186%.

Cette très forte performance des actifs risqués a été obtenue en grande partie grâce à l’action des banques centrales. La perspective d’une inflation et d’une croissance durablement faibles freinera l’ardeur des banques centrales si, d’aventure, elles songeaient à diminuer ou à mettre un terme à leurs politiques non-conventionnelles.

Ainsi la Fed ne devrait pas relever ses taux de manière très forte. Son nouveau taux directeur neutre, ni stimulant, ni restrictif, est désormais certainement inférieur au traditionnel 4%, peut être plus proche de 2%.

La persistance de rendements obligataires historiquement extrêmement faibles justifie le niveau de valorisation des marchés d’actions et des spreads de crédit. Ces nouveaux prix d’équilibre des actifs risqués, plus élevés, ont des implications importantes sur l’allocation d’actifs et la gestion des portefeuilles multi-assets. Les valorisations actuelles de la plupart des actifs intègrent en effet déjà l’anticipation de taux durablement bas.

Les primes de risques resteront plus faibles que dans le passé. L’approche traditionnelle de construction d’un portefeuille diversifié basé sur une allocation mixte actions et obligations ne permettra donc plus d’obtenir un couple rendement/risque satisfaisant.

Notre approche basée sur deux piliers, la maîtrise des risques et des allocations plus tactiques sans contrainte de benchmarks, devrait permettre d’obtenir des rendements attractifs supérieurs à ceux pouvant être obtenus par l’approche traditionnelle.

Warin Buntrock , Janvier 2016

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