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Prophétie auto-réalisatrice

Tout semble prétexte aujourd’hui à tirer les marchés vers le bas. Après la Chine et le pétrole, c’est l’état de santé de l’économie américaine qui inquiète...

Celle-là même qui se portait à merveille à Noël et donnait à la Fed l’occasion de relever ses taux directeurs, serait désormais vacillante. C’est du moins le sentiment qui dominait les marchés la semaine passée. En cause, deux indicateurs d’activité plus décevants que prévus. Mercredi, le PMI des services est ressorti à 53,2 points et l’ISM non manufacturier à 53,9 points sur le mois de janvier. Cette déception s’ajoute aux craintes déjà existantes sur l’industrie qui pâtit d’un dollar fort et d’un pétrole au plus bas.

Dès lors, le simple tassement de l’activité dans les services – après une longue période d’expansion – passe pour la preuve indiscutable d’une récession annoncée. D’autant qu’en fin de semaine, les chiffres de l’emploi sont venus étayer la prophétie auto-réalisatrice. Sur le mois de janvier, seuls 151.000 nouveaux postes ont été recensés sur le marché américain bien loin des 262.000 enregistrés en décembre. Il n’en fallait pas plus pour que les investisseurs se laissent aller à un nouvel élan de pessimisme. Oubliant à cette occasion que le taux chômage en janvier est repassé sous la barre des 5 % pour la première fois depuis février 2008 !

Rien ne semble donc pouvoir relever le moral des intervenants. Si ce n’est, peut-être, les conditions qu’ils sont précisément en train de créer sur les marchés.

Ce nouvel épisode de psychose a en effet eu pour conséquence un sérieux décrochage du dollar face aux autres devises. Sur le marché des changes, l’euro, qui avait débuté la semaine à 1,089 dollar, l’a conclue à 1,114 dollar après avoir accroché le seuil de 1,12 dollar, jeudi soir. Une tendance qui, si elle était amenée à durer, pourrait être un facteur de soutien à l’industrie américaine. Par ailleurs, l’hypocondrie des investisseurs a désormais ramené les indices boursiers vers des plus bas, seuils au-delà desquels ils traduisent un état de récession loin de la réalité économique.

Une configuration qui n’est pas sans créer certaines opportunités. Surtout à l’heure où la saison des résultats bat son plein outre-Atlantique et que les chiffres délivrés jusqu’ici n’ont pas donné lieu à des surprises particulières.

Dès lors, les niveaux de valorisation pourraient constituer un point d’entrée et alimenter un rebond des marchés.

David Ganozzi , Février 2016

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