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Pricing Power : Le bâtisseur et le monsieur météo

Selon Gérard Moulin, Responsable Gestion Actions Europe Pricing Power, se prononcer sur le niveau d’un indice à court et moyen terme peut être séduisant et capter l’attention, mais cela n’est pas notre métier ! A force de vouloir maîtriser (ou sembler le faire) le comportement futur du marché, on oublie le but d’un Asset Manager...

A l’heure où la Bourse n’est plus à la mode, le choix d’un véhicule d’investissement doit répondre à des caractéristiques précises de fiabilité et de sécurité.

La gestion optimale d’un fonds nécessite une méthode, une constance et une rigueur capables de résister aux pressions du court terme.

Il vaut mieux, selon nous, définir une allocation en choisissant des sociétés sur la base de critères très précis, plutôt que d’essayer de prévoir l’avenir, par définition très incertain.

Un bâtisseur est plus fiable qu’un monsieur météo, même si celui-ci peut rassurer à brève échéance. Un bâtisseur fait des erreurs, mais ses fondations permettent d’en éviter la plupart. Dans notre monde moderne de l’Asset Management, le grand public et les médias nous demandent régulièrement un pronostic sur le futur des indices. Des concours sont même parfois organisés.

Se prononcer sur le niveau d’un indice à court et moyen terme peut être séduisant et capter l’attention, mais cela n’est pas notre métier ! A force de vouloir maîtriser (ou sembler le faire) le comportement futur du marché, on oublie le but d’un Asset Manager : bâtir un portefeuille, brique après brique, qui permettra de passer les différentes périodes (hausses ou baisses) avec succès.

Si une bonne météo marine permettra au navire de gagner du temps et de la sécurité, une météo financière est vouée à l’échec, car étant le résultat d’une suite de prévisions trop aléatoires. Cet échec sera d’autant plus grand qu’il viendra tard, les succès antérieurs ayant entraîné de nouvelles souscriptions et les fonds en jeu étant plus importants. Les fondations fragiles ne supportent pas l’erreur de diagnostic à court terme.

Amplegest Pricing Power est un édifice solide. Le bateau existe depuis 2004 et ses plans n’ont pratiquement pas varié depuis. Nous avons consacré beaucoup de temps à en faire un véhicule tout terrain peu sensible aux aléas conjoncturels.

Le portefeuille, depuis plus de 10 ans, a généré des performances positives et régulières, sensiblement supérieures à celles de son indice de référence. Le travail en amont porte ses fruits. Nous sommes confiants sur la poursuite de cette tendance.

Cette construction, toujours perfectible, et jamais totalement achevée, permet d’intégrer au fil du temps de nouveaux composants. Le fonds n’est pas figé et le Pricing Power évolue, d’un secteur à un autre. Qui aurait dit il y a dix ans que les sous-traitants automobiles seraient parmi les principaux élus du fonds, avec des sociétés comme Valeo, Brembo ou Plastic Omnium ? Les maisons de retraite (Orpea, Korian) ou les sociétés éoliennes (Gamesa, Nordex) n’avaient pas non plus vocation à l’origine à entrer dans le fonds. Elles y figurent aujourd’hui en bonne place. C’est ce qu’on peut appeler le Pricing Power en devenir qui démontre qu’Amplegest Pricing Power n’est ni un fonds croissance ni un fonds « GARP ».

Pour illustrer ce constat, le luxe, pierre angulaire de notre gestion jusqu’il y a peu de temps, est en grande partie sorti du fonds, ne respectant plus les principes intangibles du Pricing Power (à quelques exceptions près comme Hermes ou Brunello Cuccinelli).

La concurrence et le ralentissement chinois nuisent à la capacité de ces groupes de fixer leurs prix sans contraintes, et menace leurs marges à court terme.

La météo à court terme est incertaine mais elle n’impacte ni la construction, ni l’évolution du fonds.

Gérard Moulin , Avril 2016

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