Philippe Desfossés : « La poche d’actifs variables a été augmentée pour rendre l’allocation d’actifs de l’ERAFP plus conforme à ses caractéristiques de fonds de pension »

L’Etat a fait évoluer la réglementation afin de donner à l’ERAFP la possibilité d’investir 40% en actifs variables, et notamment sur les actions. En 2014, l’allocation cible du portefeuille de l’ERAFP était de 73% sur les obligations...

L’Etat a fait évoluer la réglementation afin de donner à l’ERAFP la possibilité d’investir 40% en actifs variables, et notamment sur les actions. En 2014, l’allocation cible du portefeuille de l’ERAFP était de 73% sur les obligations, 23.7% sur les actions, 2% sur l’immobilier et 1.3% sur les fonds multi-actifs. Une nouvelle allocation pourrait être votée lors du prochain conseil d’administration…

Entretien avec Philippe Desfossés, directeur de l’ERAFP à propos de sa politique d’allocation d’actifs.

Next-Finance : L’Etat a fait évoluer la réglementation afin de donner la possibilité d’investir 40% en actifs variables, et notamment sur les actions. Pourquoi cette évolution ?

Philippe Desfossés : La poche d’actifs variables a été augmentée pour rendre l’allocation d’actifs de l’ERAFP plus conforme à ses caractéristiques de fonds de pension.
En effet, encore au début de sa montée en charge, le RAFP a une capacité d’investissement doublement exceptionnelle :

  • Très longue durée des engagements inscrits au passif (duration de l’ordre de 30 ans)
  • Le RAFP investira en moyenne 2 Md€ par an pendant les 10 prochaines années (cela correspond au cash flow net positif du Régime)

Le RAFP peut donc, pendant cette période, investir dans des actifs à revenu variable ou illiquides, puisque l’absence de contraintes de liquidité lui permet de porter les actifs (i.e. le Régime peut payer les prestations avec les rentrées de cotisations).

Au niveau de leurs poches de performance, comment est déterminée la répartition des encours par type de stratégies ?

Au sein des portefeuilles actions, les différents facteurs de risque sont représentés : rendement, croissance, petites capitalisations, qualité, petites moyennes et grandes capitalisations, low volatilité.

Les allocations de type flexible et quantitative sont mises en place sur la partie actions. Nous faisons en sorte de ne pas être exposé à un seul facteur de risque et d’être diversifié en terme d’exposition des facteurs de risques.
Philippe Desfossés, Directeur de l'ERAFP

Depuis 2007, les marchés connaissent des successions de phases de « marchés risk on/ risk off » qu’il est très difficile d’appréhender, souvent peu compatibles avec des stratégies de « buy and hold ». Ainsi, certaines caisses de retraites ou fonds de pension font le choix d’une allocation flexible pour leurs poches de performance reposant de plus en plus sur des processus quantitatif d’allocation [1]. Y-voyez-vous un intérêt ?

Ce type d’approche est mis en place sur la partie actions. Nous faisons en sorte de ne pas être exposé à un seul facteur de risque et d’être diversifié en terme d’exposition des facteurs de risques.

Etudiez-vous également ce type d’approche sur la partie obligations ?

Aucune approche citée ci-après « Risk Parity », « Maximum Diversification », « Minium Variance » n’est appliquée sur la partie obligataire. La gestion obligataire est une gestion de type « Buy and Hold » dans le but de maximiser le taux de rendement à l’achat en minimisant le risque de défaut.

Quid de la flexibilité de l’allocation de l’ERAFP ?

Les cotisations reçues mensuellement permettent d’allouer les flux en fonction des anticipations de marché de l’ERAFP.

Next Finance , Mars 2015

Notes

[1] On a vu notamment apparaître des approches de type « Risk Parity », « Maximum Diversification », « Minium Variance ».

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