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Perspectives 2019 : les investisseurs institutionnels s’inquiètent de l’impact de la gestion passive sur le risque systémique

62% des investisseurs institutionnels mondiaux estiment que la popularité de la gestion passive a accru le risque systémique. 79% des institutionnels pensent que l’environnement de marché actuel favorise une gestion active des portefeuilles. Les institutionnels prévoient d’accroître leurs allocations aux actifs alternatifs et privés...

62% des investisseurs institutionnels mondiaux estiment que la popularité de la gestion passive a accru le risque systémique. 79% des institutionnels pensent que l’environnement de marché actuel favorise une gestion active des portefeuilles. Les institutionnels prévoient d’accroître leurs allocations aux actifs alternatifs et privés. 55% des investisseurs institutionnels prévoient d’augmenter leur allocation aux stratégies ESG en 2019...

Natixis Investment Managers publie les résultats d’une enquête conduite auprès de 500 investisseurs institutionnels mondiaux (à travers l’Amérique du Nord, l’Amérique latine, l’Europe continentale, l’Asie et le Moyen Orient). L’étude révèle que les investisseurs institutionnels mondiaux sont préoccupés par l’impact de la gestion passive sur le risque de marché et la valorisation des actifs. Pour les deux tiers (62%), la popularité des investissements passifs a accru le risque systémique et 61 % estiment que les flux vers les stratégies passives ont artificiellement supprimé la volatilité. Plus de la moitié (52 %) des investisseurs institutionnels considèrent également que la gestion passive a faussé les valorisations relatives des actions et les profils risque/rendement.

Alors que la demande pour les stratégies passives s’essouffle, les institutionnels continuent de privilégier les gestions actives

Les investisseurs ne sont plus si prompts à vouloir renforcer leur exposition aux stratégies passives. Ils semblent être satisfaits de la répartition actuelle de leurs allocations. Interrogés en 2015, les investisseurs institutionnels prévoyaient de porter à 43%, sur les trois prochaines années, le poids des stratégies passives dans leur portefeuille. En 2018, les répondants n’envisagent plus aucune modification significative - d’ici à trois ans - de leur allocation actuelle, composée pour 70% de stratégies actives et 30% de stratégies passives.

Les investisseurs institutionnels justifient également leur préférence pour la gestion active car ils anticipent un accroissement de la volatilité des marchés en 2019 pour quatre investisseurs sur cinq (80 %). La même proportion (79 %) estime que l’environnement de marché actuel est favorable à une gestion active de portefeuille. Les investisseurs restent optimistes à l’égard de la performance tout en ayant légèrement révisé à la baisse leur prévision de rendement moyen pour l’année en cours, à hauteur de 6,7 % contre 7,2% en 2017.

Si la majorité des investisseurs estime que l’environnement de marché actuel est favorable à une gestion active, l’enjeu demeure pour les gérants actifs de démontrer clairement leur capacité à créer de la valeur, la moitié des investisseurs ayant recours à une gestion passive parce qu’il existe trop de « suiveur d’indice » dans le secteur de la gestion active. Toutefois, si le secteur est capable d’identifier des fonds « pseudo-actifs », les deux tiers (66 %) des investisseurs pensent que cela profitera en définitive aux gérants qui adoptent une approche véritablement active, et la majorité d’entre eux s’attend à ce que les investissements actifs surperforment sur le long terme.

Jean François Baralon, Directeur distribution France, Belgique, Luxembourg, Genève et Monaco, Natixis Investment Managers, a déclaré : « Les investisseurs institutionnels semblent avoir trouvé leur allocation optimale entre actif et passif. Nous commençons à observer un ralentissement de la croissance des allocations aux stratégies passives, alors que les investisseurs s’inquiètent de leur effet sur les marchés et sur la performance. Les investissements passifs pourraient à terme présenter un risque de concentration important, entraînant ainsi un risque systémique qui les mettrait réellement sous pression lors du prochain repli de marché ». « Si l’appétit pour les stratégies actives demeure, compte tenu de l’augmentation attendue de la volatilité et d’un environnement de plus en plus compliqué pour générer du rendement, une distinction de plus en plus évidente va s’instaurer entre les gérants capables de générer de l’alpha et les autres ».

La recherche d’alpha stimule la demande en stratégies ESG

Les considérations environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG) jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans les stratégies d’investissement des investisseurs institutionnels. Trois sur cinq (61 %) intègrent actuellement des critères ESG, et plus de la moitié (55 %) des participants à l’enquête ont indiqué qu’ils prévoyaient d’augmenter leur exposition aux stratégies ESG en 2019, la performance et la diversification étant des considérations essentielles. Plus de la moitié d’entre eux (56 %) reconnaissent que les stratégies ESG peuvent conduire à la création d’alpha ; 43% déclarent que la prise en compte des critères ESG est tout aussi importante que les facteurs financiers et un cinquième (20 %) y voit un moyen important de générer des performances ajustées au risque sur le long terme.

Malgré l’appétit croissant pour les stratégies ESG, les méthodes de reporting et d’évaluation de leur performance restent un défi, selon 43 % des participants à l’enquête. Deux investisseurs sur cinq (40%) craignent également que les entreprises fassent du « greenwashing » des données de performance afin d’améliorer leur image auprès du public.

Jean François Baralon, ajoute, « Si l’investissement ESG est désormais une évidence pour les investisseurs institutionnels, qui s’attendent à ce que l’intégration des facteurs ESG devienne une pratique courante au cours des cinq années à venir, la prochaine étape pour l’industrie est de s’assurer que nous régulons les produits ESG, pour la protection des investisseurs et de leurs investissements. Nous avons besoin de normes claires en matière de classification et de labélisation de la part de l’ensemble de l’industrie et des régulateurs, pour mieux distinguer les investissements dits « ESG » de ceux qui intègrent réellement ces critères. Seuls des gérants vraiment actifs et avec des convictions fortes peuvent respecter et intégrer les principes ESG. »

Les investisseurs privilégient les obligations et les actifs alternatifs

Dans un environnement qui combine performances incertaines et hausse des taux, les institutionnels sont contraints à élargir leur horizon afin de produire de la performance. Ils indiquent une préférence pour les fonds alternatifs et les actifs non cotés.

Le secteur des infrastructures continue de retenir l’attention des institutionnels, puisque plus d’un tiers (36 %) prévoit d’augmenter son allocation en direction de cette thématique, suivi par celle de la dette privée (28 %), du private equity (27 %) et de l’immobilier (24 %).

Cette tendance favorable pour les actifs non cotés s’explique par leur capacité à générer des performances plus élevées (pour 71% des personnes interrogées) et offrir une réelle diversification (60%).

Les investisseurs envisagent de réduire leur exposition aux actions, tout en augmentant leur exposition aux obligations. La plupart des investisseurs (84 %) prévoit un regain de volatilité sur le marché actions et anticipe une baisse de ses allocations actions de 37,7% à 36,2 % l’année prochaine, tandis que les allocations vers les obligations devraient représenter 38,2 % en 2019 contre 37,3 % actuellement.

Next Finance , Décembre 2018

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