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Perspectives 2015 : Actions chinoises

En 2014, la croissance du PIB chinois a ralenti, comme anticipé, en raison des efforts des autorités pour rééquilibrer l’économie et de leur campagne de lutte contre la corruption. En 2015, elle devrait ralentir encore davantage dans un contexte de poursuite des réformes et de ralentissement du marché immobilier

La Chine pourrait cependant bénéficier d’un environnement favorable en matière de liquidité, ce qui lui laisserait une certaine marge de manœuvre pour réduire les taux d’intérêt (comme nous l’avons vu dernièrement) et soutenir certains secteurs, puisque le pays cherche à épargner à sa puissante économie le contre-coup de sa frénésie de crédit, tout en essayant d’éviter une crise financière ou une déstabilisation de l’économie et de l’ensemble de la société.

La détermination de la Chine à résoudre ses problèmes économiques et sociaux imminents est évidente (même le Parti communiste chinois et son élite dirigeante n’y échappent pas) : la politique anti-corruption menée actuellement a eu un impact très étendu. Par conséquent, lors de la quatrième réunion plénière qui s’est tenue récemment, une réorganisation du système juridique et législatif a été décidée, afin de donner davantage de légitimité au Parti communiste chinois à mesure que la Chine libéralise son économie, en plus de sa restructuration et de son rééquilibrage.

L’avancée des réformes est mitigée

Jusqu’à présent, l’avancée des réformes est mitigée et s’est accompagnée d’un certain cynisme sur le marché, mais aussi de succès. L’optimisme suscité par les projets de réforme de l’entreprise publique Sinopec, visant à amener la part des partenaires extérieurs à 30 % au sein de son activité de commercialisation, s’est dissipé puisque les acheteurs finaux n’étaient au final qu’un groupe de 25 investisseurs chinois achetant de manière inconséquente de petites participations dans la société. Toutefois, la consolidation des infrastructures de réseau, via une entreprise détenue conjointement, a permis d’optimiser efficacement le calendrier et l’allocation des dépenses d’investissement dans le secteur des télécommunications. De plus, du fait de la dérèglementation des droits de douane et des réformes fiscales, les prix sont désormais davantage axés sur l’évolution des marchés.

Les réformes et les mesures politiques devraient continuer à avoir un impact significatif en Chine, et même si nous demeurons sceptiques quant au succès des réformes des entreprises publiques, nous identifions encore des opportunités individuelles.

Les réformes et les mesures politiques devraient continuer à avoir un impact significatif en Chine et même si nous restons sceptiques quant au succès des réformes des entreprises publiques, nous identifions encore des opportunités individuelles. Pour cela, nous comptons évaluer l’impact des politiques et l’évolution de certaines entreprises, au lieu d’investir dans des thèmes ou des secteurs sans analyse des tendances et des fondamentaux propres aux sociétés.

Les idées contrariantes semblent intéressantes

Les entreprises de la « nouvelle économie » (jeux, e-commerce, Internet et médias) continuent de générer une croissance solide, avec une position de plus en plus dominante des géants chinois d’Internet, dont certains semblent avoir de grandes ambitions au niveau mondial. Dans le secteur des services, l’innovation et les nouvelles technologies sont en train de changer fondamentalement la face du monde, que ce soit les comportements de consommation des ménages de la classe moyenne dans les pays émergents ou les opérations des entreprises internationales et multinationales. Après avoir adopté un biais en faveur du thème de la consommation à long terme en Chine ces deux dernières années dans notre stratégie de portefeuille, nous avons renforcé notre exposition aux entreprises de la nouvelle économie, ainsi qu’aux secteurs liés à la consommation et aux services, tels qu’Internet, la pharmacie et les énergies alternatives.

À l’inverse, nous avons identifié des opportunités potentiellement contrariantes dans la vente de détail et la consommation. Avec l’arrivée de la concurrence du e-commerce, les distributeurs traditionnels sont délaissés par les investisseurs et affichent une décote par rapport à la valeur de leurs actifs, ainsi que des valorisations au plus bas. Nous avons cherché dans ce segment les sociétés capables de s’adapter à cette évolution rapide, qui affichent un bilan solide et ont achevé leur processus de rationalisation des coûts. Alors que l’essentiel des mauvaises nouvelles a déjà été intégré dans les valorisations, que les pertes de parts de marché au profit des sociétés d’e-commerce se sont stabilisées et que la croissance de leur chiffre d’affaires commence à s’accélérer, ces entreprises pourraient surprendre à la hausse au cours de l’année à venir.

Les risques liés aux excès passés planent toujours

Des risques subsistent dans le système bancaire parallèle. La croissance s’est ralentie en raison du rééquilibrage économique et de la campagne anti-corruption, ainsi que de la persistance de pressions baissières sur les chiffres d’affaires et les marges des entreprises. Le secteur immobilier continue à s’affaiblir, excepté dans les très grandes villes, car les villes moins importantes essaient de juguler l’offre excessive due au surinvestissement et aux nombreuses constructions ces dernières années. De plus, l’endettement de certains promoteurs immobiliers reste élevé. Le gouvernement a cependant soutenu de manière évidente le secteur, compte tenu de sa contribution importante à l’économie du pays ; la règlementation a notamment été assouplie concernant les crédits immobiliers (en faveur des acheteurs) et le financement pour les grands promoteurs.

À l’exception de quelques situations de défaut, il semble que les prêts seront renouvelés au cours de l’année. Une hausse des prêts non performants et des faillites reste possible en 2015, mais elle ne devrait pas entraîner de risque systématique généralisé. Ces risques impliquent également que les conditions de liquidité restent relativement favorables et que certaines mesures politiques de relance soient mises en place en vue d’un désendettement et d’un ajustement progressifs après la frénésie du crédit.

Les changements créent des opportunités

Pour 2015, nous continuons à identifier des opportunités dans les secteurs de l’assurance, de la consommation, d’Internet et des services, puisque la Chine tente de passer à une économie axée sur la consommation, et nous cherchons à nous positionner sur des sociétés liées à l’énergie nucléaire. Le soutien de la politique monétaire et du gouvernement devrait aussi continuer à bénéficier aux secteurs liés à la santé, à la protection environnementale et aux énergies propres.

Pour 2015, nous continuons à identifier des opportunités dans les secteurs de l’assurance, de la consommation, d’Internet et des services, puisque la Chine tente de passer à une économie axée sur la consommation, et nous cherchons à nous positionner sur des sociétés liées à l’énergie nucléaire.

Alors que l’environnement macroéconomique soutenu par les politiques monétaires fait apparaître des thèmes et des idées d’investissement intéressants, nous continuons à privilégier une approche disciplinée, caractérisée par une gestion active et une sélection d’entreprises de qualité dotées de fondamentaux solides. À mesure que la Chine avancera dans son calendrier de réformes, les opportunités qui semblaient initialement évidentes dans certains thèmes et secteurs permettront d’effectuer une sélection des valeurs plus ciblée afin de générer des performances à plus long terme.

Louisa Lo , Janvier 2015

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