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N’est-il pas temps de sortir d’un marché Actions ?

Après 9 ans et demi de hausse, la correction brutale des actions américaines amène légitimement les investisseurs à se poser cette question : n’est-il pas temps de sortir d’un marché Actions, pris en étau entre les inquiétudes sur les échanges commerciaux et la remontée des taux des emprunts d’État à 10 ans du Trésor américain ?

Après la correction de ces dernières 24h sur les marchés financiers, Marc Riez, directeur général de VEGA IM livre son point de vue.

Pourquoi, selon nous, offre-t-elle une fenêtre d’opportunités ?

Après 9 ans et demi de hausse, la correction brutale des actions américaines amène légitimement les investisseurs à se poser cette question : n’est-il pas temps de sortir d’un marché Actions, pris en étau entre les inquiétudes sur les échanges commerciaux et la remontée des taux des emprunts d’État à 10 ans du Trésor américain ?

Certes, ces deux sujets d’inquiétude sont légitimes. La mise en œuvre des droits de douane sur 250 milliards de dollars d’importations chinoises aux États-Unis rentre en vigueur en ce début octobre et va certainement pénaliser une économie chinoise déjà en phase de ralentissement (de 6,8 % en 2017 vers 6,2 % au rythme actuel en 2018). Avec un temps de retard (comme souvent), le FMI vient d’ailleurs de ramener de 3,9 % à 3,7 % ses anticipations de croissance mondiale pour 2018 et 2019. En dépit d’enquêtes auprès des directeurs d’achat américains à 61,6 pour le secteur des services en septembre, au plus haut depuis 15 ans, on peut donc imaginer que la dynamique de croissance aux États-Unis est sur un pic et qu’elle est appelée à décélérer courant 2019.

Mais, cette accalmie n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle.

Car on le voit, les marchés financiers s’inquiètent également de la remontée des taux longs américains, dans le sillage de l’inflation, que la forte dynamique de l’économie alimente actuellement. En fait, cette remontée contribue à reconstituer l’écart avec les taux courts, la fameuse pente de la courbe des taux.

Or, l’indicateur le plus fiable de l’arrivée prochaine d’une phase de récession de l’économie américaine est justement l’inversion de cette courbe des taux, le moment où, pour contenir les tensions inflationnistes provoquées par une surchauffe, la Réserve fédérale est contrainte d’augmenter ses taux au-delà du rendement des emprunts d’État à 10 ans.

La hausse actuelle des taux longs retarde donc le moment où cette courbe va s’inverser et dans ce sens nous offre un délai pendant lequel le cycle peut perdurer.

Que nous faut-il alors surveiller pour conserver notre surexposition aux marchés Actions ?

Précisément qu’il n’y a pas de dérapage de l’inflation qui contraindrait la Réserve fédérale à surenchérir. L’inflation totale, du fait de l’envolée récente des prix de l’énergie, est aujourd’hui sur un point haut, dont elle devrait mécaniquement refluer.

Mais l’indicateur le plus pertinent est l’inflation « cœur », dite PCE, surveillée de très près par la Fed.

A court terme, l’accalmie sur les prix de l’immobilier et la remontée du dollar devraient contrebalancer la hausse du salaire horaire.

En revanche, à plus long terme, si les obligations américaines offrent des rendements compris entre 3,5 % et 4 % par an, au lieu de 3,1 % aujourd’hui, elles deviendront une vraie alternative aux placements actions.

Marc Riez , Octobre 2018

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