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Momentum et valorisation : quelques évidences

Peu de gérants s’avèrent capables à la fois de ne pas faire la baisse et de se ressensibiliser fortement au plus bas, et surtout aucun n’y arrive à chaque fois. Dans ces marchés heurtés et volatils, le timing est clé mais difficile à maîtriser.

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Dans ces périodes fortement agitées (voir ci-dessous le graphique d’évolution de la volatilité de l’indice Eurostoxx 50 ces 3 dernières années), certains observateurs se demandent pourquoi les gérants ne vendent pas alors que "ça se voyait qu’il y avait de mauvaises nouvelles" et d’autres (moins nombreux) se demandent pourquoi les gérants n’achètent pas quand les prix sont ridiculement bas.

La vérité, c’est qu’on ne sait pas tous tout faire et plus encore que les bonnes ou mauvaises décisions passées ont évidemment des incidences sur la capacité à agir ensuite. Il s’agit là de la principale différence entre un gérant déjà investit, avec un actif à gérer, et la vision d’un conseiller de type analyste ou broker.

Des professionnels comme J. Chahine ont montré que le marché avait naturellement un biais "momentum", à savoir une propension forte voire dominante à sur-réagir aux bonnes ou mauvaises nouvelles de court terme. Ce biais peut aller jusqu’à totalement oublier l’évaluation en période de stress ou d’euphorie boursière : la bulle technologique des années 2000 gonflait au nombre de "clics" sans pour autant générer plus de profits… Le marché ne retient alors que le potentiel relatif court terme sans tenir compte de valeurs intrinsèques long terme. A l’inverse, à partir d’un certain niveau d’excès, l’évaluation devient toutefois, à minima, un frein à la baisse voire un facteur de soutien. C’est la prise de conscience de la réalité économique des fondamentaux.

Nous ne sommes pas des traders, ce que nous pouvons et savons faire, c’est appliquer, certes sans excès mais avec constance et rigueur, nos processus de gestion qui ont fait leurs preuves dans le temps, à travers des analyses long terme qui fonctionnent dans la durée.
Marc Renaud

Même s’il s’agit peut-être pour certains de nos lecteurs d’une tautologie, la vérité est que nous essayons tous de corriger les excès liés à notre biais de marché en n’y parvenant que partiellement. Peu de gérants s’avèrent capables à la fois de ne pas faire la baisse et de se ressensibiliser fortement au plus bas, et surtout aucun n’y arrive à chaque fois. Dans ces marchés heurtés et volatils, le timing est clé mais difficile à maîtriser. Les gérants momentum non investis pourraient ne pas bénéficier du rebond. Est-ce à dire qu’il faut impérativement faire la baisse pour pouvoir faire la hausse qui suit ? Souvent mais pas systématiquement. Donc accepter le risque de baisse conduit à ne pas forcément chercher à acheter au plus bas.

Nous ne sommes pas des traders, ce que nous pouvons et savons faire, c’est appliquer, certes sans excès mais avec constance et rigueur, nos processus de gestion qui ont fait leurs preuves dans le temps, à travers des analyses long terme qui fonctionnent dans la durée.

Marc Renaud , Novembre 2011

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