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Les valeurs de Biotech restent attrayantes

Le secteur de la biotechnologie n’en est qu’aux toutes premières étapes de sa croissance et continue d’offrir des opportunités d’investissement intéressantes malgré une récente période de faiblesse, explique Evan Bauman, co-gérant du fonds Legg Mason ClearBridge US Aggressive Growth Fund, dont les encours s’élèvent à 2,1 milliards USD.

M. Bauman et son co-gérant Richie Freeman, qui privilégient les valeurs de biotech au sein de leurs portefeuilles depuis trente ans, ont cherché à exploiter la baisse du secteur cette année en renforçant leurs positions préférées, comme Biogen, Idec et Amgen.

« Nous restons surpondérés sur le secteur de la santé, et notamment sur les sociétés de biotech qui pour la première fois de leur histoire, affichent actuellement une décote par rapport aux grandes entreprises pharmaceutiques » ajoute M. Bauman.

« Le secteur continue de bénéficier de consolidations grâce aux bilans robustes des entreprises. Certaines sociétés comme Biogen ont des médicaments pesant 4 milliards de dollars sur le marché. De notre point de vue, de tels noms ne sont encore qu’aux toutes premières étapes de leur croissance - ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sous-performeront jamais, mais nous pouvons profiter des périodes de repli pour renforcer les positions dans une optique de très long terme ».

Messieurs Bauman et Freeman détiennent les valeurs pour une période de 17 ans en moyenne : ils ont investi dans Amgen au milieu des années 1980 et dans Biogen en 1991.

L’une des clés de leur approche de sélection de titres est d’identifier un marché potentiel de taille importante, permettant aux entreprises de construire de fortes barrières à l’entrée et de générer une croissance durable. Celles-ci s’appuient souvent sur une innovation de rupture, notamment dans les secteurs privilégiés de la biotechnologie et de la technologie de l’information.

Les gérants privilégient également la qualité, recherchant des free cash flow importants et un faible endettement, et sont plus sensibles aux aspects de valorisation que la plupart des gérants « croissance ».

« Lorsque nous achetons une entreprise, notre objectif est de la détenir à vie » explique M. Bauman. « Seule une évolution radicale de la stratégie ou de la valorisation pourrait nous inciter à nous séparer des titres. L’activité de fusions-acquisitions a en effet été la principale cause de rotation au sein du fonds ; la stratégie a connu 56 acquisitions depuis son lancement en 1983 ».

Il précise que le mouvement actuel de fusions-acquisitions est un facteur positif pour le fonds et pour le marché dans sa globalité. Après plusieurs transactions dans les médias et la santé, il s’attend à ce que le mouvement s’étende à d’autres secteurs, comme l’énergie et la technologie.

En raison des critères de sélection très stricts du fonds, ce dernier est peu exposé à de grandes sections du marché : aucune pondération sur les financières, des positions négligeables sur les secteurs des biens de consommation, et une réelle aversion aux secteurs chers et quasi-obligataires comme les services d’utilité publique.

« Notre conviction a toujours été que l’on ne peut pas battre le marché en lui ressemblant » ajoute M. Bauman. « Au sein des financières par exemple, les banques ne sont pas capables aujourd’hui de distribuer leur capital comme elles l’entendent, ce qui pèse sur leur croissance. Nous préférons les secteurs anticycliques – Biogen par exemple, n’est pas tributaire d’un certain niveau de croissance économique pour continuer à faire progresser ses résultats à un rythme de 30% ».

De nombreux secteurs sont aujourd’hui pleinement valorisés ; Messieurs Bauman et Freeman s’attendent donc à une année 2014 plus volatile que 2013. Ils ont pris leur temps pour réinvestir les souscriptions dans le fonds, fidèles à leur approche d’investissement à long terme et de moyenner à la baisse le prix de revient de leurs meilleures convictions.

En règle générale, ils n’introduisent qu’une à deux nouvelles entreprises dans le portefeuille au cours de l’année et précisent que 2014 pourrait ressembler à l’année 2000 en termes de stock picking, où des opportunités se créent lorsque certains pans survalorisés du marché corrigent.

Une des dernières valeurs à avoir été introduite en portefeuille est Nuance Communications, éditeur de logiciels à reconnaissance vocale, une société que l’équipe de gestion a suivie pendant plus de 10 ans avant d’investir.

Next Finance , Juillet 2014

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