›  Note 

Les revenus de la Banque d’investissement en France en net recul au 1er trimestre 2020

Selon le rapport « France Investment Banking » établi par Refinitiv pour le 1er trimestre 2020, les revenus générés par le marché français de la Banque d’investissement sont estimés à 657,9 M$, en baisse de 24% sur la période comparativement au 1er trimestre 2019.

Un nombre d’opérations annoncé sur le trimestre au plus bas niveau depuis 2010

650 opérations ont été annoncées en France au 1er trimestre 2020, un nombre au plus bas depuis 2010. Conséquence de l’épidémie du COVID-19, les acteurs de marché ont décidé de suspendre leurs plans stratégiques d’acquisition ou de cession. Certaines opérations en cours ont également été impactées par les effets du virus ; bien que cela soit peu visible sur le marché français pour le moment.

Xuefei Le et Aurélie Duponchelle, experts investment banking chez Refinitiv, précisent : « Dans le contexte de cette crise sanitaire, Mylan NV et Pfizer Inc ont par exemple décidé de reporter la fusion entre Mylan et Upjohn. Nous pouvons également évoquer CapVest qui a vu sa négociation pour la vente de Curium auprès d’acquéreurs potentiels particulièrement perturbée par les conditions de marché. En parallèle, Softbank a retiré son offre sur WeWork et, Cineworld risque d’annuler son projet d’achat de Cineplex en raison des impacts négatifs du COVID19 sur le secteur du cinéma.

Trois opérations majeures ont eu lieu en France au 1er trimestre 2020 (Ingenico-Worldline, Alstom-Bombardier et Covea-Partner Re), alors que début 2019 ces classements étaient dominés par de méga deals (>$10Mrds) aux USA (Celgene, First Data, WorldPlay, SunTrust, GE Biopharma, etc.). Ces trois deals ne semblent pas avoir été impactés par le COVID19. Egalement, Morgan Stanley a exclu spécifiquement COVID19 de sa clause MAE sur l’acquisition de E*Trade ($13Mrds), de même qu’Aon au regard de l’acquisition de Willis Tower ($30Mrds).

Enfin, il est fort à parier que durant le 2ème trimestre 2020 de nouvelles opérations dédiées à la « survie » des entreprises, ainsi que des opérations dans le private equity, soient contractées. Intesa Sanpaolo a par exemple déclaré que la crise du COVID19 l’avait conforté dans son projet de rachat de son rival UBI Banca. »

Un recul de 24% des revenus de la banque d’investissement au 1er trimestre 2020

Les revenus générés par le marché français de la Banque d’investissement sont estimés à 657,9 M$ au 1er trimestre 2020.

Les revenus issus des opérations de fusion acquisition sont en baisse de 34% sur le trimestre à 266,4 M$, marquant le plus faible début d’année depuis 2014. Egalement au plus bas depuis 6 ans, les revenus de l’Equity Capital Market s’établissent à 41,5 M$, soit une baisse 36% par rapport au 1er trimestre 2019, tandis que les revenus issus des activités de Debt Capital Market affichent un retrait limité de 18% à 272,8 M$. Le segment du crédit syndiqué progresse quant à lui de 23% à 77,3 M$ au 1er trimestre 2020.

Focus valeurs segments de marché

  • Fusions & Acquisitions : 47,5 Mrd$, en hausse de près de 100%

Portés par trois opérations majeures représentant une valeur globale de 27,3 Mrd$, la valeur totale des opérations de fusion acquisition a atteint 47,5 Mrd$ au 1er trimestre 2020, soit près d’un doublement par rapport à la même période de l’année précédente. Le nombre d’opérations a toutefois réculé de 39% sur le trimestre et avec des valeurs en baisse chaque mois par rapport au mois de décembre 2019. Au mois de mars 2020, 112 opérations impliquant des entreprises françaises ont été recensées comparativement à 251 opérations en mars 2019.

La valeur des flux outbound est multipliée par plus de 5 à 24,9 Mrd$, intégrant des opérations de grande taille telles que l’offre d’Alstoms sur Bombardier (8,2 Mrd$) et l’acquisition de PartnerR par Covea (9,1 Mrd$). Le nombre d’opérations outbound s’est contracté de 16% sur le trimestre par rapport au 1er trimestre 2019. Les opérations sur une cible française progressent de 36% en valeur à 21,3 Mrd$ avec notamment l’offre de Worldline SA. sur Groupe Ingenico (10,1 Mrd$) ; celle-ci venant augmenter de 174% les opérations domestiques à 13,3 Mrd$. La valeur des flux inbound est quant à elle en baisse de 25% à 8 Mrd$.

Les structures conseils sont intervenues sur 25 opérations. Rothschild s’inscrit à la première place du classement quel que soit le type d’opération, Goldman Sachs et JP Morgan prenant respectivement les 2ème et 3ème places.

  • Equity Capital Market : 2,9 Mrd$, en hausse de 38%

Les opérations en capital ont représenté 2,9 Mrd$ sur le 1er trimestre 2020, un montant en progression de 38% avec une hausse de 83% du nombre d’émissions. Ce trimestre a été le plus fort 1er trimestre depuis 2015 en termes d’offres publiques avec 122,9 M$ levés via trois opérations, une chaque mois, comparativement à 4,4 M$ levés sur le même trimestre l’année dernière. Les offres subséquentes ont par ailleurs porté sur 2,3 Mrd$ représentant 80% des opérations. BNP Paribas est le 1èr acteur sur ce segment de marché au 1er trimestre 2020 avec 21% des parts de marché, suivi par Morgan Stanley (13%).

  • Debt Capital Market : 90,6 Mrd$, en baisse de 23%

Le montant des émissions obligataires est en baisse de 23% sur le 1er trimestre 2020 comparativement à la même période de l’année précédente. Après un fort démarrrage avec 43 Mrd$ levés en janvier, les émissions ont ralenti chaque mois pour s’établir à 26,4 Mrd$ en février et à 21,2 Mrd$ en mars.

Ces émissions ont porté à hauteur de 43% sur de la dette bancaire et à hauteur de 24% sur des obligations d’état. Crédit Agricole est en tête du classement des établissements sur ce segment avec 16% de parts de marché sur le trimestre, suivi par BNP Paribas et Société Générale en seconde et troisième positions.

Next Finance , Avril 2020

tags
Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Note Replay conférence digitale du 27/01/2022 : Présentation de l’étude de l’Investissement Responsable de 2021

Cette 3ème édition met en lumière l’évolution de la connaissance et de l’appétence des épargnants français pour les produits d’épargne responsable et mesure en parallèle les convictions et l’appropriation du sujet par les conseillers (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés