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Les paroles et les actes

A l’approche du scrutin présidentiel et de la remontée de Donald Trump dans les sondages, les marchés n’avaient pas caché leur nervosité. S’il ne faisait aucun doute que l’élection du candidat républicain allait générer de la volatilité sur les marchés, le scénario qui s’est finalement joué à l’annonce de sa victoire n’a pas manqué de surprendre.

Suivant les zones observées, les indices boursiers ont oscillé entre plongeon et rebond. Difficile de parler de déprime ou de soulagement, tant la tendance manquait de lisibilité. Cela va bien sûr sans parler du marché des changes et notamment de la tenue du peso mexicain, véritable baromètre de cette période électorale. Au regard du ton de la campagne américaine - qui n’est pas sans faire écho à la violence toute démagogique de celle du Brexit -, la victoire du milliardaire américain soulève un grand nombre de questions en matière économique. Et donc d’incertitudes. Avec en toile de fond, une question : les paroles de campagne seront-elles converties en actes ? Sur ce point, il apparaît que le discours du vainqueur a permis d’apaiser les esprits. Il semble, en effet, que la raison présidentielle l’emporte sur le « lyrisme » électoral. Qu’au risque de mettre en péril la cohésion - plus fragile que jamais – de la société américaine, l’exubérant 45ème président des États-Unis devra mettre de l’eau dans son vin. Ce que les marchés n’ont pas tardé à comprendre.

D’autant que le programme de Donald Trump ne réserve pas de surprise en soi. Plus que jamais domestique, il prévoit dans les grandes lignes des baisses d’impôts pour les entreprises et les ménages ainsi que des dépenses en matière d’infrastructures.

L’inconnue qui reste finalement de ce programme est celle relative au commerce extérieur.

Sur ce point, le nouveau président s’est voulu jusqu’ici le chantre du protectionnisme souhaitant renégocier, voire tout simplement annuler les accords de libre-échange avec ses partenaires commerciaux. Là encore, tout laisse à penser que le nouveau locataire de la Maison Blanche sera freiné dans son élan et rattrapé par la réalité économique et politique. Certes, les incertitudes actuelles sont bien réelles mais doivent être nuancées à la réalité des faits et de l’exercice du pouvoir.

En tout état de cause, elles ne manqueront pas d’alimenter au cours du mandat qui va s’ouvrir en janvier prochain des épisodes de volatilité sur les places financières... Un phénomène auquel les marchés sont régulièrement habitués depuis plusieurs années maintenant.

David Ganozzi , Novembre 2016

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