Les marchés émergents conservent un potentiel de hausse

S’agissant de l’allocation régionale, nous continuons de préférer les actions émergentes aux actions européennes, et avons ramené l’exposition au Japon à neutre. Les actions émergentes se sont inscrites en hausse ces dernières semaines, portées par l’accélération de la croissance économique et l’attrait grandissant de leurs valorisations aux yeux des investisseurs.

Leur récente surperformance par rapport aux actions développées devrait se poursuivre. Les statistiques publiées ces dernières semaines dans les pays en développement ont, pour la première fois en deux ans, révélé de meilleures surprises que les chiffres des marchés développés, donnant à penser que la dynamique économique pourrait progressivement tourner à la faveur des marchés émergents (voir graphique).

Cette évolution est largement attribuable à une embellie conjoncturelle en Chine, dont témoignent les indices des directeurs d’achat (PMI).

Les actions des marchés émergents constituent par ailleurs la classe d’actifs la moins chère selon notre modèle, et la décote de 25% qu’elles affichent par rapport aux actions développées sur la base du ratio cours/bénéfice prévisionnel ne semble pas justifiée au vu de l’amélioration des perspectives à long terme.

Les afflux continus de capitaux vers la classe d’actifs laissent en outre penser que le sentiment à son égard se renforce, alimentant d’autant plus le rallye en cours.

Au sein des marchés émergents, nous avons augmenté notre exposition à la Chine pour des raisons de valorisation, de même que notre exposition à l’Inde compte tenu de la solidité du programme de réformes du nouveau gouvernement. Risque politique, faible croissance économique et inflation élevée sont autant de facteurs justifiant en revanche une certaine prudence à l’égard du Brésil, de l’Afrique du Sud et de la Turquie. Par ailleurs, une résolution à court terme des tensions croissantes entre Moscou et l’Occident au sujet de la crise en Ukraine semblant peu probable, l’exposition à la Russie a encore été réduite.

Les actions européennes paraissent chères selon notre analyse, compte tenu notamment de la morosité de l’économie et de la croissance décevante des bénéfices dans la région.

Un certain nombre de risques menacent en outre les marchés européens. Les sanctions sévères adoptées par les dirigeants américains et européens à l’encontre des secteurs russes de la finance, de la défense et de l’énergie pourraient fragiliser l’économie européenne, tandis que les difficultés rencontrées par une institution financière portugaise ont ravivé les craintes des investisseurs quant à la stabilité de la zone euro.

Les actions américaines affichent de robustes fondamentaux, à savoir une croissance économique et une progression des bénéfices soutenues, mais le marché apparaît pleinement valorisé et suracheté sur la base de nos calculs.

Nous avons réduit notre exposition au Japon, après l’apparition de plusieurs signaux négatifs. Les statistiques économiques et les enquêtes conjoncturelles suggèrent une reprise plus lente qu’attendu après la hausse de la TVA mise en œuvre en avril, mais pas suffisamment faible toutefois pour inciter la Banque du Japon à adopter des mesures de détente monétaire additionnelles. Les marchés font désormais preuve d’un plus grand scepticisme quant aux perspectives d’avenir du Japon, le rythme des réformes ayant marqué le pas. En outre, le marché nippon semble correctement valorisé, avec un ratio cours/bénéfices estimés à 1 an proche de la moyenne mondiale, et le positionnement des investisseurs paraît généreux.

Sur le plan sectoriel, nous restons orientés sur les valeurs cycliques, compte tenu de l’amélioration de la dynamique de croissance mondiale.

L’industrie et les matériaux constituent nos principales surpondérations. La prochaine phase du cycle économique devrait en effet se caractériser par une reprise de l’investissement des entreprises, propice aux secteurs intensifs en capital. Nos privilégions également la finance, le secteur étant vraisemblablement appelé à bénéficier du relèvement des taux d’intérêt américains et de l’amélioration des perspectives sur le front du crédit. Les secteurs cycliques présente des valorisations plus intéressantes que les secteurs défensifs, d’où notre sous-pondération des services aux collectivités et de la santé. Nous continuons de préférer les grandes capitalisations aux petites et moyennes capitalisations, pour des raisons de valorisation.

Pictet , Août 2014

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