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Les conditions sont réunis pour un rebond des actions européennes

Selon James Sym, gérant de portefeuilles actions européennes chez Schroders, les bénéfices des entreprises européennes devraient connaître un rebond et les valeurs sensibles au cycle économique devraient en être les principales bénéficiaires...

Les niveaux actuels des valorisations ne réduisent pas le potentiel de surperformance

Les valorisations des actions européennes ont opéré un rebond très marqué depuis les niveaux atteints après la crise financière. Le ratio cours/bénéfices prévisionnel à 12 mois de l’indice MSCI Europe est proche de 14,5 fois, un niveau supérieur à sa moyenne depuis 2003. Même si elles ne sont pas aussi attractives que par le passé, les actions européennes restent intéressantes par rapport aux autres classes d’actifs et aux autres bourses régionales. Ainsi, les valorisations ne devraient pas être un obstacle aux performances en 2015.

Les conditions sont réunies pour un rebond des bénéfices

Il faut garder à l’esprit que les gains des actions européennes depuis deux ans sont surtout la conséquence du soulagement des investisseurs, qui avaient longtemps craint un éclatement de la zone euro. Les bénéfices des entreprises européennes demeurent néanmoins très bas. Alors que les bénéfices des entreprises américaines sont supérieures de 13 % à leur pic précédent, ceux des sociétés européennes sont inférieures de près de 32 % à leur plus haut niveau historique. Beaucoup d’observateurs avaient parié sur une reprise des bénéfices en zone euro en 2014 mais ce scénario ne s’est pas concrétisé car l’économie de la zone est entrée dans la phase de ralentissement du cycle économique. Selon nous, les conditions sont réunies cette année pour que les bénéfices en zone euro dépassent ceux enregistrés aux États-Unis et alimentent la prochaine phase haussière des marchés boursiers.

Premièrement, l’effondrement des prix du pétrole depuis l’automne 2014 est un facteur clé susceptible de soutenir la reprise de la zone euro. Cette baisse se répercute en effet non seulement sur les prix mais aussi sur le coût de tous les biens fabriqués à partir de produits pétroliers. Selon nos calculs, la chute du prix du baril représente un "coup de fouet" financier de plus de 1 000 euros pour chaque foyer européen, l’équivalent d’une baisse massive de la fiscalité. Deuxièmement, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar américain contribue aussi à rendre le contexte favorable pour de nombreuses entreprises de la région. Troisièmement, la forte baisse des coûts de financement s’est révélée très positive pour les petites et moyennes entreprises, notamment. Ces facteurs ont selon nous "court-circuité" le cycle économique et nous ont ramenés dans la phase de reprise.

Objectif : stimuler l’investissement des entreprises

Autre facteur important, les revenus des banques, qui ont subi des pressions importantes, semblent en passe de rebondir en 2015. L’un des indicateurs que nous suivons attentivement est l’enquête menée par la Banque centrale européenne sur les conditions des prêts bancaires. Cette enquête montre que les conditions de crédit s’assouplissent dans toute la zone euro après les répercussions de la crise financière mondiale (2008-10) et de la crise de la dette souveraine en zone euro (2012-13). Nous suivons tout particulièrement la demande de crédit des entreprises car l’investissement est bel et bien le facteur clé pour une reprise économique pérenne.

Les dépenses d’investissement des entreprises ont baissé dans la quasi-totalité des pays de la zone euro et sont proches de leur plus bas en pourcentage des chiffres d’affaires. Les indicateurs avancées comme la confiance des ménages et des entreprises dans les enquêtes de conjoncture laissent augurer un rebond de l’investissement, qui doit encore se matérialiser. Si ce scénario émerge, il interviendrait simultanément au rebond des bénéfices, en particulier si les entreprises rattrapent le temps perdu en matière d’investissement ces dernières années.

Les valeurs sensibles au cycle économique sont à privilégier

Compte tenu du contexte que nous venons de décrire, nous pensons que les actions cycliques (sensibles à l’évolution du cycle économique) faiblement valorisées sont les mieux placées pour surperformer. Nous privilégions actuellement les segments cycliques de la consommation (automobile et média) et les valeurs industrielles cycliques (construction). Après leur sous-performance récente, et compte tenu du rebond probable de l’économie et des dividendes attractifs offerts, notre préférence va aux banques de grande qualité. Ces actions sont celles qui présentent le potentiel de hausse des bénéfices le plus important.

En revanche, les valeurs de croissance défensives (producteurs alimentaires et santé) sont moins sensibles à l’évolution du cycle économique et devraient donc moins profiter de la reprise économique. Et comme ce sont des valeurs de grande qualité, elles exigent aussi une prime qui sera désormais moins justifiable puisque les bénéfices vont repartir de l’avant dans d’autres secteurs.

James Sym , Mars 2015

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