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La prime politique peut-elle être source d’opportunités ?

Mario Draghi a de nouveau défendu l’action des banques centrales en insistant sur les effets bénéfiques suscités par la mise en place de politiques monétaires non-conventionnelles : une hausse de 3% du PIB par tête au cours des deux dernières années, une baisse du chômage qui s’établit à son plus bas niveau depuis mai 2009...

Mario Draghi a de nouveau défendu l’action des banques centrales en insistant sur les effets bénéfiques suscités par la mise en place de politiques monétaires non-conventionnelles : une hausse de 3% du PIB par tête au cours des deux dernières années, une baisse du chômage qui s’établit à son plus bas niveau depuis mai 2009 et une stabilisation voire une baisse de l’endettement des États. Quant à la récente poussée de l’inflation, imputable à la composante énergétique, cette dernière ne constitue pas une source d’inquiétude à ce stade. La politique monétaire doit maintenir son cap afin de soutenir l’activité économique et d’atteindre l’objectif d’inflation de moyen terme. Le marché est toutefois resté de marbre face aux déclarations du gouverneur de la BCE.

Trump, une nouvelle ère pour les États-Unis

Après son décret controversé sur l’immigration, les accusations de manipulation de taux de change adressées à la Chine et à l’Allemagne, le président Trump a aussi indiqué vouloir relâcher la réglementation bancaire (Dodd Franck Act) jugée comme un frein à l’activité économique. Si les mesures réglementaires en vigueur venaient à être abrogées, on peut tout à fait craindre des distorsions de concurrence significatives à la faveur du secteur bancaire américain et au détriment de la zone euro. La logique voudrait que cela se traduise par une plus forte hausse des valeurs financières américaines qu’européennes (bien que ces dernières apparaissent encore peu chères).

Les mesures décidées par l’administration Trump pourraient dès lors avoir un impact sur les marchés et in fine sur le positionnement de nos portefeuilles.

Cependant, la poursuite de la hausse des rendements obligataires en perspective (resserrement monétaire et augmentation de la croissance du PIB et de l’inflation attendue) et les niveaux de valorisations actuels ne confèrent à Wall Street qu’un potentiel d’appréciation limité.

Des tensions surviennent en Europe

La zone euro pourrait également être soumise à des facteurs de tension. Les rendez-vous électoraux aux Pays-Bas, en France et en Allemagne pourraient ralentir la consommation et les investissements de la zone euro en raison de l’incertitude qu’ils pourraient engendrer. En dépit de ce contexte, nous tablons sur une poursuite de la croissance économique en jugeant que ces incertitudes d’ordre politique ne joueront que de manière ponctuelle. Nous estimons par ailleurs que la Banque centrale européenne poursuivra ses achats d’actifs pendant l’année et continuera d’apporter son soutien à l’économie de la zone euro.

Par conséquent, le principal vecteur de risque politique devrait être l’affaiblissement de l’euro. Bien que l’Europe reste boudée par les investisseurs dans leurs allocations d’actifs, cette zone pourrait constituer la bonne surprise de 2017.

La méfiance suscitée par la zone euro en raison d’un calendrier politique nous semble surfaite. Contrairement à une opinion largement répandue, à l’étranger notamment, la probabilité d’un vote de rupture reste faible aussi bien en France qu’en Allemagne. Cette décote politique dont les marchés de la zone souffrent doit donc être mise à profit sans attendre le résultat des élections, événements qui comme en 2016 pourraient être des vecteurs de hausse. De plus, et contrairement aux années précédentes, les résultats des entreprises pourraient continuer de surprendre positivement. Attendues en hausse de 14% en 2017 (10% hors valeurs financières), les estimations bénéficiaires pour la zone euro sont orientées à la hausse depuis maintenant trois mois.

Dans cet environnement et malgré l’existence de vents contraires, nous sommes convaincus de la nécessité de rester exposés sur les actifs risqués.

Les obligations d’État des pays développés semblent aujourd’hui surévaluées et restent soumises à de fortes pressions liées aux actions des banques centrales. Du côté des marchés obligataires européens, les investisseurs sont confrontés à un environnement incertain, alors que les fondamentaux du marché du crédit restent bons dans l’ensemble. C’est pourquoi nos convictions d’investissement se concentrent sur le marché du crédit européen. D’une façon plus globale, nous favorisons les actions, où nous maintenons une exposition diversifiée sur différentes zones et privilégions également plusieurs axes thématiques tels que les petites et moyennes capitalisations en Europe, les banques européennes ou les « futures » sur dividendes.

Michael Aflalo , Mars 2017

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