La politique d’investissement des assureurs européens va être amenée à s’adapter au nouvel environnement de taux

Selon Fitch Ratings, générer un rendement suffisant dans ce contexte de faible taux d’intérêt est le plus grand défi auquel doit faire face actuellement le secteur européen de l’assurance. Solutions ? Actions, actifs immobiliers, high yield, ou fonds de gestion alternative…

« En raison de la faiblesse actuelle des taux d’intérêt, les compagnies d’assurances européennes, comme Axa SA ou Allianz SE, sont désormais prêtes à prendre plus de risque pour booster le rendement de leur portefeuille d’investissement » indique Fitch Ratings.

Il faut dire que ces assureurs font généralement partie des plus gros acheteurs d’emprunts émis par l’Etat français ou allemand par exemple. Or, les taux d’intérêt auxquels s’endettent la France, et surtout l’Allemagne atteignent des niveaux extrêmement faibles, y compris pour des maturités longues, à 10 ans.

Ainsi, pour Fitch Ratings, « générer un rendement suffisant dans ce contexte de faible taux d’intérêt est le plus grand défi auquel doit faire face actuellement le secteur européen de l’assurance », ajoutant qu’une solution possible à ce nouveau challenge serait de voir les assureurs allouer une part plus importante de leurs investissements sur des classes d’actifs susceptibles d’offrir des rendements attractifs, en se positionnant notamment sur les actions, les actifs immobiliers ou encore les fonds de gestion alternative.

Pour l’heure, d’après l’agence de notation, ce processus de ré-allocation s’est opéré avec parcimonie.

En l’état actuel des choses, les portefeuilles d’investissement des compagnies d’assurance restent donc plus que jamais exposés aux emprunts souverains des pays développés et donc à une éventuelle hausse des taux d’intérêt.

Cependant, d’après les prévisions de la société de gestion BlackRock, publiées dans son rapport annuel sur les perspectives du secteur de l’assurance « 2014 Annual Insurance Industry Outlook », les assureurs devraient progressivement se prémunir contre ce risque de remontée des taux d’intérêt, en réduisant la duration de leurs portefeuilles.

Au cours des prochains mois, BlackRock s’attend également à voir les assureurs se positionner davantage sur le marché de la dette émergente, du high yield ou encore des crédits hypothécaires, qui ont l’avantage d’afficher des rendements supérieurs à ceux proposés par la plupart des emprunts d’Etats.

Bien évidemment, l’étude précise que ces marchés sont généralement loin d’offrir le même niveau de liquidité que les papiers souverains, ce qui serait de nature à complexifier la gestion des risques des compagnies d’assurance à l’avenir.

Pourtant, confrontées à des emprunts d’Etat peu rémunérateurs, les assureurs sont plus que jamais incités à diversifier leurs engagements. C’est notamment le cas des marchés actions, à condition, bien évidemment, de pouvoir maîtriser leur niveau élevé de risque. D’ailleurs, le rapport BlackRock pronostique une montée en puissance dans les portefeuilles d’investissement, des stratégies proposant un meilleur couple rendement/risque en lieu et place des simples expositions directionnelles.

Les compagnies d’assurance devraient notamment privilégier des solutions sur mesure, telles que le « smart beta » qui évite les défauts des investissements boursiers indiciels à l’aide d’une meilleure diversification et d’une réduction de la volatilité.

La « Grande Rotation » tant annoncée est peut être sur le point de s’enclencher au sein des portefeuilles d’investissement des compagnies d’assurance.

RF , Janvier 2014

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés