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La SEC interdit le « short selling » sur 19 institutions financières

C’est probablement l’une des mesures les plus importantes prises à ce jour par les autorités américaines depuis le début de la crise, et à n’en pas douter, elle aura un impact considérable sur les opérations des traders compte-propre et des gérants alternatifs...

Suspectant des fraudes massives de plusieurs opérateurs, qui auraient notamment propagé de fausses rumeurs sur certaines banques, pour vendre à découvert leurs titres et les racheter au plus bas, empochant au passage une plus-value, la Securities Exchange Commission, gendarme de la bourse américaine, a pris une mesure d’exception, visant à interdire la vente à découvert sur des titres de dix neuf institutions financières.

Cette mesure ne sera valide que pour les opérateurs n’ayant pas préalablement emprunté un des titres. Elle sera mis en œuvre du 21 au 29 juillet 2008 et pourrait être prolongée jusqu’à 30 jours.

Selon Christopher Cox, président de la SEC, cette mesure tente de « freiner la manipulation illégale de cours au travers de ventes à découvert qui menacent la stabilité des institutions financières ».

La SEC veut ainsi stopper les ventes à découvert « nues », sans emprunt préalable de titres afin d’endiguer toute vague de panique, comme ce fut le cas pour les 2 plus grandes sociétés de refinancement hypothécaires américaines, Fannie Mae et Freddie MAC. Celles-ci ont perdu plus de 80% de leur valeur depuis le début de l’année, sur simple rumeurs de faillite.

Il en a été de même pour Bear Stearns et Lehman Brothers quelques mois plus tôt. A ce sujet, la SEC a lancé une enquête pour identifier l’origine des rumeurs qui ont fait chuter ces deux titres.

Goldman Sachs pourrait-elle être dans l’œil du viseur ? Ses traders ont-ils tiré profit de la chute en bourse de ces 2 banques grâce à l’envoi d’informations tronquées ?

Selon l’ex analyste vedette Henry Blodget, qui citait Roddy Boyd, un journaliste de « Fortune », plusieurs jours avant la chute de Bear Stearns, Goldman Sachs aurait décidé d’arrêter de soutenir les deals portant sur les produits dérivés de Bear Stearns.

La banque aurait annoncé cette décision à certains de ses clients, principalement des hedge funds, dans un email qui a été forwardé et qui a créé de proche en proche la panique à Wall-Street. Le matin du 11 mars, la branche « dérivés » (derivatives group) de Goldman Sachs faisait savoir qu’elle ne cautionnerait plus les deals de Bear Stearns sur les dérivés (un porte-parole de Goldman a par la suite affirmé que l’email ne constituait pas un refus catégorique !)

Lors de la réception du mail, certains anciens de Goldman travaillant dans d’autres firmes à Wall-Street ont téléphoné à leurs anciens collègues qui leur ont confirmé que le contenu du mail était correct et que Bear Stearns représentait trop de risques. A la suite de la confirmation de la nouvelle, les Hedge Funds et des centaines de clients ont commencé à retirer leurs fonds : C’était le début de la fin.

Selon Bloomberg, mis à part Goldman Sachs, Merrill Lynch, Deutsche Bank et plusieurs hedge funds ont également reçu des assignations à témoigner.

Le mail initial de Goldman Sachs a -t-il été tronqué ? A-t-il été déformé ? Seule l’enquête nous le dira...

Paul Monthe , Juillet 2008

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