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L’évolution de la gestion collective française au 3ème trimestre 2014

En rassemblant 774,5 milliards d’euros sous gestion, l’encours du marché français de la gestion collective retrouve son niveau de fin mars et efface ainsi son repli du trimestre dernier. Les actifs sous gestion sont en progression de +0,3% sur le trimestre et de +2,2% sur un an [1].

Les mauvais chiffres économiques de la zone euro ont dominé l’actualité de ce 3ème trimestre. Montée du chômage, inflation basse, croissance qui ne redémarre pas… Même l’économie allemande a fini par montrer des signes d’essoufflement. Comme elle l’avait fait en juin, la Banque Centrale Européenne a réagi début septembre en annonçant de nouvelles mesures de soutien, en particulier un programme de rachats d’obligations sécurisées, ainsi qu’une nouvelle baisse de -10pb de ces principaux taux directeurs. La volonté de Mario Draghi est de gonfler de manière substantielle le bilan de la Banque Centrale.

A l’inverse, outre-Atlantique, le marché de l’emploi montre des signes de reprise progressive et croissance et inflation sont désormais proches des objectifs de la Réserve Fédérale. La perspective d’une remontée des taux s’en trouve fortement renforcée.

Dans la lignée des résultats délivrés au trimestre dernier, les actifs européens ont continué de sous-performer l’ensemble des actifs internationaux. Sur la classe Actions, le compartiment Europe affiche une performance trimestrielle négative (-1,9%) contre +6% pour les fonds des catégories Amérique et Asie, ou encore +3,3% et +3,2% pour les compartiments Marchés Emergents et Actions Internationales. De telles disparités ressortent également des résultats des classes Diversifiés et Convertibles mais avec des écarts de performances nettement moins prononcés. Sur la classe Obligataire, la hiérarchie s’inverse quelque peu : les fonds euro et Europe délivrent des gains de +1,1% et de +1,5% contre +0,7% pour les fonds du compartiment Internationales ; le Haut Rendement perd -0,2% tandis que les fonds Obligations USD s’envolent de plus de +9%.
Du côté des fonds de Trésorerie, les performances s’étiolent avec, en catégorie Trésorerie Court Terme, une proportion marginale mais croissante de rendements négatifs.

Toutes classes d’actifs confondues, les performances réalisées au cours de ce 3ème trimestre procurent un gain d’encours limité de +3,4 milliards d’euros.

En parallèle, la collecte des mois de juillet et août est ressortie sans grand relief, notamment sur les classes d’actifs de long terme. En revanche, septembre aura été l’occasion pour les investisseurs de rehausser leur demande en fonds Obligations et certaines stratégies de Performance Absolue. Les gestions Flexible et Diversifiés à dominante Taux continuent d’attirer les flux acheteurs. Sur la classe Actions, la demande des investisseurs est une nouvelle fois favorable aux ETFs.
L’ensemble des opérations menées durant ce 3ème trimestre est une décollecte de -931 millions d’euros du marché français.

Les chiffres de la gestion traditionnelle

Après 12,5 milliards d’euros d’encours perdu au 2ème trimestre, la famille des fonds de Trésorerie enregistre une perte limitée de 2,4 milliards d’euros au 3ème trimestre. Les opérations menées sur le segment sont pourtant très marquées d’une catégorie à l’autre avec, d’un côté, -5,3 milliards d’euros de rachats pour les fonds de Trésorerie Court Terme ; de l’autre, +2,5 milliards d’euros collectés par les fonds de plus longue maturité de la catégorie Trésorerie. En marge de ces opérations, les catégories Trésorerie PEA (-242 millions d’euros de rachats) et Trésorerie Autres (-11 millions d’euros) demeurent en situation de décollecte ; la catégorie Trésorerie Internationale enregistre +92 millions d’euros de souscriptions nettes.

Toutes catégories confondues, c’est une décollecte de -2,9 milliards d’euros qui est enregistrée lors de ce 3ème trimestre, très nettement inférieure aux -15,2 milliards d’euros sortis au trimestre précédent. La perte d’encours de la famille Trésorerie se limite à -0,9% et le volume d’encours rejoint le niveau de 268,3 milliards d’euros.

Les filiales de réseaux bancaires affichent des résultats contrastés sur la classe d’actifs. Amundi s’arroge une collecte trimestrielle de +1,8 milliard d’euros, suivi par BNP Paribas AM avec +1,2 milliard d’euros. A l’opposé, CM-CIC Asset Management, Natixis Asset Management et BFT Gestion enregistrent des sorties nettes de l’ordre de -1,6 milliard d’euros. Du côté des assureurs, Axa Investment Managers Paris et Generali Investments Europe enregistrent des flux entrants de l’ordre de +480 millions d’euros et de +330 millions d’euros, respectivement.

Sur la classe obligataire, la dynamique de collecte qui avait animé le 1er semestre aura très nettement marqué le pas en juillet-août, avant de signer un vif rebond en septembre. Le montant net alloué ce trimestre par les investisseurs atteint près de +2 milliards d’euros, portant la collecte des fonds Obligations à +8,7 milliards d’euros depuis le début de l’année.

Sur le compartiment Obligations euro, qui continue de s’arroger la majeure partie des flux entrants avec +1,4 milliard d’euros reçu ce trimestre, les fonds des catégories Court Terme et Très Court Terme semblent bénéficier des récentes baisses de taux directeurs en zone euro et de quelques reports d’investisseurs de la classe Trésorerie : la collecte de ces catégories atteint +1,1 milliard d’euros. Parmi les autres compartiments de fonds, on retiendra les collectes de +246 millions d’euros des fonds Obligations Europe et de +534 millions d’euros des fonds Obligations Internationales. Le compartiment Haut Rendement aura souffert des risques de surchauffe cet été (-295 millions d’euros de rachats) tandis que les fonds Obligations Pays Emergents auront eu du mal à attirer des flux significatifs (+18 millions d’euros reçus).

Parmi les sociétés de gestion qui profitent au mieux des flux acheteurs, Amundi aura réuni près de +525 millions d’euros de souscriptions nettes. BNP Paribas AM, Natixis AM et Carmignac Gestion auront attiré des souscriptions nettes de l’ordre de +370 millions d’euros chacun.

Tel qu’elles le laissaient présager en fin de 2ème trimestre, les opérations des investisseurs menées lors de ce 3ème trimestre confirment un certain rééquilibrage géographique des portefeuilles Actions. Pénalisés par les retraits, les fonds des catégories Actions Europe enregistrent -1,3 milliard d’euros de sorties nettes, tandis que les catégories de fonds Asie retrouvent les faveurs de la collecte (+619 millions d’euros reçus). Egalement, les fonds Actions Marchés Emergents continuent d’enregistrer une solide demande (+559 millions d’euros).

Sur le compartiment Amérique, les rachats sont en très nette diminution et se limitent à -120 millions d’euros sur le trimestre. En revanche, alors qu’un début de reprise était perceptible sur le segment, ce sont -462 millions d’euros de rachats qui ont été enregistrés par les fonds Actions Internationales. Sur le compartiment Actions Thèmes et Secteurs, les catégories de fonds Finance (+166 millions d’euros reçus) et Matières Premières (+143 millions d’euros) ont été recherchées.
De manière plus globale, la classe d’actifs affiche une décollecte trimestrielle de -556 millions d’euros ce trimestre, contre +603 millions d’euros de souscriptions nettes au trimestre précédent.

Une nouvelle fois en tête de la collecte, Lyxor AM consolide sa place en ayant réuni près de +730 millions d’euros de souscriptions nettes ce trimestre. La gamme du gestionnaire THEAM demeure également bien placée avec un peu plus de +350 millions d’euros reçus, de même que les fonds d’Aviva Investors France pourvus d’une collecte de l’ordre de +305 millions d’euros.

Parmi les filiales de réseaux bancaires, BNP Paribas AM et Amundi continuent de se distinguer avec des collectes avoisinant les +200 millions d’euros. Du côté des spécialistes indépendants, Comgest retrouve les faveurs des investisseurs en attirant +220 millions d’euros. Lazard Frères Gestion, TOBAM, DNCA Finance et Moneta Asset Management réalisent des collectes de l’ordre de +50 millions à +60 millions d’euros.

Les opérations menées sur les fonds Obligations Convertibles confirment le tarissement de la demande. Encore plébiscités au trimestre dernier, ce sont -221 millions d’euros de sorties nettes qui ont été enregistrées ce trimestre. L’un des spécialistes de la classe d’actifs, Union Bancaire Gestion Institutionnelle (UBI) demeure néanmoins en situation de collecte positive (+85 millions d’euros). Il est suivi de près par les résultats d’Ellipsis Asset Management (+50 millions d’euros).

Le segment de la gestion Diversifiée reste animé par une collecte dynamique des fonds à dominante Taux (+643 millions d’euros de souscriptions nettes), tandis que les rachats persistent dans les catégories de fonds à dominante Actions (-333 millions d’euros) et fonds d’allocation Mixte (-633 millions d’euros).
Malgré un ralentissement de la demande, DNCA Finance rassemble près de +190 millions d’euros de flux d’investissement nets sur le segment et continue de devancer ses concurrents. Parmi ceux-ci, Financière de l’Echiquier réalise une collecte de +100 millions d’euros. La plupart des réseaux bancaires enregistrent des rachats.

La gestion Flexible reste également plébiscitée avec +648 millions d’euros alloués par les investisseurs lors du trimestre. Les catégories d’Arbitrage, notamment Arbitrage de Taux (+346 millions d’euros collectés), enregistrent un renouveau de la demande. De manière plus globale, les stratégies de fonds visant à délivrer une Performance Absolue auront réuni une demande de +1,2 milliard d’euros ce trimestre.

Avec une collecte de l’ordre de +290 millions d’euros, Amundi reste leader du segment. Swiss Life AM (France) et Natixis AM réalisent également de bons scores de collecte, autour de +200 millions d’euros. L’un des spécialistes de la classe d’actifs, Ginjer AM, enregistre de l’ordre de +90 millions d’euros de souscriptions nettes.

Les fonds de catégorie Garantie Totale et actuellement en phase de commercialisation auront rassemblé une demande trimestrielle de +416 millions d’euros. Dans le même temps, les sorties des fonds fermés à la souscription auront rassemblé -1,3 milliard d’euros. En catégorie Fonds à Garantie Partielle, la formidable demande du 2ème trimestre n’aura pas été renouvelée : la collecte de la catégorie se limite à +71 millions d’euros nets. A l’inverse, la catégorie Fonds à Formule enregistre un regain d’intérêt avec +459 millions d’euros alloués sur le trimestre.
Seul Natixis AM affiche une collecte significative sur le segment, de l’ordre de +245 millions d’euros. Les réseaux CM-CIC AM, La Banque Postale AM et Groupe Fédéral Finance réalisent également des collectes positives.

Hormis une allocation significative en fin de trimestre, les opérations menées sur les fonds Matières Premières restent sans grande ampleur. Les souscriptions nettes trimestrielles atteignent +86 millions d’euros et seul un fonds de BNP Paribas AM profite de cette demande.

Le compartiment des fonds Immobilier continue de jouir d’une demande solide. Cette dernière s’étoffe encore davantage au cours du trimestre décalé juin – fin août, avec une allocation nette de +209 millions d’euros. La gamme de fonds gérés par Amundi Immobilier profite de la majeure partie des flux acheteurs. Axa Real Estate IM et BNP Paribas Real Estate IM réalisent des collectes proches de +50 millions d’euros.

La gestion Passive

Au 3ème trimestre, les ETFs confirment leur dynamisme en captant près de +1,7 milliard d’euros de souscriptions nettes. Sur la classe Actions, les résultats de collecte placent une nouvelle fois les produits indiciels côtés très nettement devant les fonds de gestion active : d’un côté, c’est un peu plus de +1 milliard d’euros alloués en ETFs ; de l’autre, c’est -1,3 milliard d’euros de rachats enregistrés par la gestion active. Les ETFs sur indices Obligataires restent également recherchés, avec +483 millions d’euros d’allocation nette.

Davantage mesurée qu’au 2ème trimestre, la progression d’encours des ETFs n’en demeure pas moins significative : sur le niveau de 52,6 milliards d’euros sous gestion, l’encours affiche une hausse trimestrielle de +4,6%.
En incluant les fonds indiciels de type « gestion traditionnelle », l’encours de la gestion passive atteint 68,6 milliards d’euros, fin septembre.

La collecte reste favorable aux gammes du gestionnaire Lyxor AM, avec +980 millions d’euros reçus ce trimestre. Les résultats d’Amundi et de THEAM s’étoffent, avec +695 millions et +220 millions d’euros reçus respectivement.

La gestion Alternative

Sur le trimestre décalé, juin-fin août, les demandes de rachats de fonds Alternatifs ont eu tendance à se dissiper, confirmant ainsi le relâchement depuis plusieurs mois de la pression vendeuse. La décollecte trimestrielle se limitait à -50 millions d’euros.

Néanmoins, de nombreux spécialistes de la classe d’actifs affichaient un solde de collecte négatif sur la période.

Seule l’offre du gestionnaire La Française AM enregistrait une allocation significative, de l’ordre de +20 millions d’euros.

Europerformance , Octobre 2014

Notes

[1] L’analyse est basée sur la variation des encours gérés au travers des fonds d’investissement de droit français. Cette variation d’encours est expliquée par :

  • l’évolution de la collecte nette (effet souscription)
  • l’évolution de la valeur liquidative des fonds (effet performance)
  • la distribution des dividendes (effet revenu)

L’addition de ces trois effets permet de reconstituer la quasi-totalité de la variation d’encours.

Le reliquat est lié aux fusions - absorptions de fonds et aux changements de catégories.

- L’approche retenue par EuroPerformance permet une évaluation réelle de la taille du marché en prenant en compte les effets du double comptage induit par les fonds maîtres et nourriciers.

- Les données présentées dans ce tableau de bord sont issues de la Note Mensuelle Online. Véritable observatoire permanent des performances commerciales, NMO permet d’appréhender le marché des OPCVM via les grandes classes d’actifs en distinguant pour chaque gestionnaire la contribution des forces de ventes et celle des gérants à la variation des encours.

- Les informations sont arrêtées au 30 septembre 2014

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