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L’été meurtrier… sur les marchés ?

Une fois de plus, l’été, qui devait être tranquille sur les marchés, se caractérise par une grande fébrilité et certains secteurs ou zones géographiques sont en proie à un mini krach. Décryptage de l’équipe de gestion de Swiss Life Banque Privée.

La Chine a servi de détonateur et la bourse de Shanghaï, qui avait déjà traversé quelques turbulences, depuis la mi-juin, vient d’effacer tous ses gains de l’année.

Il faut savoir que des dizaines de millions de comptes avaient été ouverts à des particuliers désireux d’investir en bourse et que ces placements ont été effectués via des prêts bancaires. Deux conséquences directes : la consommation accusera certainement le coup et les banques seront fragilisées, donc moins incitées à accorder d’autres prêts, y compris pour d’autres opérations.

Mais le vrai problème aujourd’hui est de savoir, si la Chine connaît un « atterrissage difficile » ou non ; or on a l’impression que l’on atteint un peu aujourd’hui les limites de l’économie administrée. Des dispositions ont déjà été prises sans grand succès pour enrayer la chute des places financières chinoises et Pékin a dévalué le yuan pour essayer de relancer ses exportations, dans la mesure, où la transition vers une économie plus domestique est loin d’être réalisée.

Cet affaiblissement de la devise chinoise n’est pas une bonne nouvelle pour Tokyo, qui ne peut pas davantage se réjouir du ralentissement de la croissance de son puissant voisin.

Depuis longtemps, les commodities sont globalement sur un trend baissier, du fait justement, en partie, des interrogations croissantes sur ce ralentissement de la Chine. Il suffit de regarder la consommation d’électricité ou de charbon pour comprendre que la croissance ne peut plus être comme celle qu’on connaissait il y a encore cinq ans.

D’où les anticipations baissières sur le pétrole, d’autant que l’OPEP ne semble pas décidée aujourd’hui à réduire sa production, que le nombre de puits en exploitation aux USA est toujours aussi important et que le retour de l’Iran sur la scène internationale va dans le même sens ; à ce propos, l’attitude de l’Arabie Saoudite est assez révélatrice du fait, que le «  problème » est également politique. Pas question de favoriser une hausse des cours du baril, qui pourrait aider Téhéran.

Il est bien évident que cette chute des cours des matières premières est favorable à l’Europe mais affaiblit considérablement de grands pays producteurs comme la Russie, le Brésil ou d’autres.

En revanche, tous ces mouvements éloignent la perspective d’un relèvement des taux par la Fed, d’autant que la croissance américaine s’inscrit en léger retrait par rapport aux prévisions du consensus pour 2015 ; et donc, ipso facto, l’euro sort renforcer de cet épisode, ce qui n’est pas une bonne nouvelle. Mais, si la Fed ne bouge pas d’ici 2016, les marchés actions, de ce point de vue, retrouveront davantage de sérénité.

Pour Swiss Life Panque Privée, à ce stade, la croissance mondiale ne devrait pas être sensiblement revue à la baisse et la zone que nous privilégions reste la zone euro, car la tendance haussière de moyen-long terme n’est pas remise en cause. Dans cette perspective, il est clair que l’investisseur pourra profiter d’occasions qui apparaissent déjà.

Cela étant, à court terme, deux risques majeurs subsistent en termes politiques avec des élections en Grèce et en Espagne.

Au niveau mondial, nous devrions connaître un rebond technique, dans un premier temps, qui pourrait se produire à l’occasion d’une annonce faite par les autorités chinoises ou, pour le pétrole, par Ryad, l’idée étant logiquement d’en profiter pour diminuer notre exposition aux sociétés particulièrement tributaires de la croissance des émergents.

L’équipe de gestion de Swiss Life Banque Privée , Août 2015

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