Focus sur les marchés émergents

Les marchés émergents ont été particulièrement volatils ces dernières semaines. Muzinich & Co fait le point sur les différentes explications possibles à cette remontée de la volatilité et présente le positionnement du fonds Muzinich EmergingMarketsShortDuration (EMSD).

La volatilité des marchés émergents

Le « sell-off » sur plusieurs devises émergentes (Argentine, Turquie, Afrique du Sud et Russie) ainsi que les troubles politiques et économiques observés à travers d’autres régions ont récemment fait couler beaucoup d’encre. Bien que certaines des difficultés rencontrées sur ces marchés soient propres aux pays concernés, la décision de la Réserve fédérale américaine d’amorcer le tapering de son programme d’assouplissement quantitatif (QE) laisse présager d’une détérioration des conditions de liquidité et d’une hausse des coûts de financement pour de nombreux pays émergents. Les investisseurs craignent que cet environnement ne se traduise par un ralentissement de la croissance à travers le monde émergent.

Au niveau géographique, l’affaiblissement des statistiques économiques chinoises, la persistance des troubles politiques et sociaux en Europe de l’Est, ainsi que le manque de crédibilité de la banque centrale turque ont déclenché une remontée de l’aversion au risque sur les marchés.

Cette évolution s’est traduite par une importante fluctuation des taux de change et une correction de nombreux actifs émergents.

En outre, le sentiment de marché a également été affecté par la stabilisation de la croissance chinoise au quatrième trimestre 2013 et une baisse inattendue de l’indice des directeurs d’achat (en décembre, l’indice PMI chinois de HSBC est tombé en-dessous de 50). Dans un premier temps, la décision des autorités turques de ne pas resserrer davantage la politique monétaire a incité les investisseurs à s’interroger sur la crédibilité du gouvernement et de la banque centrale, alors que plusieurs enquêtes pour corruption entachent actuellement le système bancaire du pays. En Ukraine, le mouvement de protestation se propage en réaction à la volonté du gouvernement de se rapprocher de son voisin russe, une orientation politique qui divise la population.

Dans le sillage de ces différents événements macroéconomiques, les devises émergentes, et plus particulièrement la livre turque et le rand sud-africain, ont fait l’objet d’une attaque spéculative durant le mois de janvier.

En réponse, les banques centrales turque et sud-africaine ont relevé leurs taux directeurs, tandis que le gouvernement russe s’est engagé à mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger, le cas échéant, le rouble.

À la suite de ces interventions, les taux de change se sont quelque peu stabilisés, mais l’aversion au risque persistante s’est propagée aux actions et aux obligations libellées en devise locale. En revanche, les obligations libellées en USD ont relativement bien résisté, ce qui démontre l’absence de détérioration notable des fondamentaux de crédit.

Muzinich EmergingMarketsShortDuration

Durant une période marquée par une hausse de la volatilité sur les marchés émergents, le fonds Muzinich EmergingMarketsShortDuration a généré une performance étale. Le fonds a néanmoins largement surperformé le marché des obligations d’entreprises libellées en devise locale, le marché de la dette souveraine libellée en devise forte ainsi que le marché des actions émergentes, dont les performances sont détaillées ci-dessous.

La performance du fonds reflète la stratégie de construction du portefeuille. Le fonds est investi dans des obligations libellées en devise forte, dans la mesure où nous recherchons une exposition au risque de crédit et non au risque de change.

Nous privilégions les entreprises analysables, que nous jugeons solvables et capables de payer un coupon et le principal. Nos importantes ressources internes, en particulier notre équipe d’analystes hautement expérimentée, nous permettent d’évaluer avec précision le risque de crédit.

Les marchés des changes sont, selon nous, plus difficiles à analyser et sont exposés à des pics extrêmes de volatilité. En outre, le risque de duration est également bien présent sur les marchés des changes. Nous estimons qu’à l’heure actuelle, les investisseurs ne sont pas suffisamment rémunérés pour une exposition à des titres de duration longue, dans la mesure où les courbes de taux restent relativement peu pentues. Une exposition à la dette de court terme permet selon nous de mieux capter le potentiel offert par les marchés émergents, tout en maîtrisant la volatilité.

Les fondamentaux de la classes d’actifs restent selon nous inchangés et attrayants. L’environnement actuel confirme qu’il n’est pas possible d’aborder les marchés émergents comme une seule et même économie.

Les gérants de fonds doivent faire preuve de sélectivité et de diligence dans leur exposition souveraine, afin de prendre en considération les différences notables qui existent entre les pays émergents.

Le fonds MuzinichEmergingMarketsShortDuration n’est actuellement pas exposé à la Turquie et n’est que très faiblement positionné sur l’Afrique du Sud (via une exposition à des multinationales qui bénéficient de sources de revenus diversifiées). Bien que le contexte ne puisse être ignoré, nous continuons de privilégier des entreprises qui présentent des fondamentaux robustes et considérons que des périodes de correction telles que celles que nous venons de connaître sont également source d’opportunités.

MUZINICH & CO , Février 2014

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