Encore quelques baisses de taux en novembre… Probablement les dernières de l’année

Alors que le marché commençait à craindre une remontée des taux ou au moins l’atteinte d’un plancher, en novembre quelques banques, souvent les moins bien positionnées, ont encore baissé leurs taux.

Toutefois plusieurs indicateurs laissent penser que ces baisses pourraient être les dernières et que les taux pourraient entrer dans une phase de stabilisation avant une légère remontée en fin d’année ou début 2017.

Quelques baisses de taux et des décotes pour les meilleurs profils

En novembre, si la plupart des banques semblent laisser leurs taux inchangés par rapport à octobre, quelques une – nationales ou régionales - ont envoyé de nouveaux barèmes en baisse sur toutes les durées, de 0,05 à 0,15 %. « Les baisses de taux affichées en novembre concernent les banques qui étaient les moins bien positionnées et qui cherchent ainsi à se remettre dans le marché… Celles qui proposaient les taux les plus attractifs continuent à le faire pour des profils assez larges quand d’autres, proposant des taux dans la moyenne, font le choix de pratiquer des réductions de taux importantes – jusqu’à 0,60 % - pour capter uniquement les meilleurs profils. Globalement, actuellement 75 % des crédits accordés le sont à des taux négociés, inférieurs à ceux affichés dans les grilles » analyse Jérôme Robin président de Vousfinancer.

En novembre on peut emprunter en moyenne à 1,25 % sur 15 ans, 1,45 % sur 20 ans et 1,70 % sur 25 ans, mais au mieux Vousfinancer a réussi à obtenir pour certains dossiers 0,70 % sur 15 ans, 0,90 % sur 20 ans et 1,20 % sur 25 ans ! Une proposition a même été faite début novembre sur deux lignes de prêt à 0,75 % sur 15 ans et 0,90 % sur 20 ans soit un taux moyen de 0,82 % sur 20 ans.

Un allongement des délais de traitement dans certaines banques

Compte tenu des baisses de taux appliquées depuis le mois de septembre, les délais de traitement se sont allongés dans certains établissements proposant les taux les plus attractifs. « Depuis le mois de septembre certaines banques ont reçu un afflux de dossiers d’acquisitions et de renégociations entrainant un allongement de leurs délais de traitement pouvant atteindre jusqu’à 3 semaines dans certaines banques… On est tout de même loin de la situation d’engorgement qui avait été très problématique durant l’été 2015 » analyse Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.

Dans ce contexte de forte demande, la production de crédit de Vousfinancer ressort en hausse de 20 % par rapport à 2015.

Vers une stabilisation des taux, et une probable remontée, mais quand ?

Ces baisses de taux seront-elles les dernières ? « Beaucoup de banques ont atteint leurs objectifs de production de crédit dans le courant du mois d’octobre, mais se sont fixées pour 2017 des objectifs équivalents à ceux de 2016 ce qui devrait les inciter à maintenir des taux attractifs. Dans le contexte actuel, elles conservent des marges convenables sur les crédits qu’elles octroient, mais si les taux de refinancement venaient à augmenter, des hausses limitées pourraient subvenir. Pour l’instant aucune banque ne veut être la première à remonter ses taux… » analyse Jérôme Robin.

Voici toutefois quelques facteurs qui pourraient à terme contribuer à une remontée des taux :

La décision de la Réserve fédérale américaine de remonter ses taux mi-décembre pourrait peser sur les taux d’emprunt américains et par effet de contagion contribuer à la remontée des taux d’emprunt d’Etat français, déjà orientés à la hausse depuis début octobre (passés de 0,18 % à 0,45 % en seulement un mois).

La probable fin du programme de rachat d’actifs de la Banque centrale européenne dans le courant de l’année 2017 pourrait venir alimenter la remontée des taux également.

Par ailleurs le durcissement des recommandations du Comité de Bale voulant imposer davantage de fonds propres aux banques qui accordent des crédits plus risqués pourrait en accroitre le cout de distribution et impacter les taux de crédit.

« Toutefois, ces différents facteurs pourraient avoir un impact limité en fonction des stratégies commerciales des banques et objectifs de conquête des banques qui devraient rester plutôt offensives en 2017 et ne répercuter ainsi que partiellement ces tensions sur leurs taux de crédit… » conclut Sandrine Allonier.

Next Finance , Novembre 2016

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