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Des opportunités parmi les obligations d’entreprises en USD

Daniel Stefanetti, gérant de fonds chez ETHENEA Independent Investors S.A., analyse les opportunités et les risques sur le marché obligataire. À la mi-février, il donne la priorité aux obligations d’entreprises en USD en privilégiant les bonnes notations...

Daniel Stefanetti, gérant de fonds chez ETHENEA Independent Investors S.A., analyse les opportunités et les risques sur le marché obligataire. À la mi-février, il donne la priorité aux obligations d’entreprises en USD en privilégiant les bonnes notations. Du côté des obligations d’Etat, il se tourne également outre-Atlantique, alors que les emprunts européens présentent un intérêt limité.

Ayant vécu un début d’année particulièrement volatil sur les marchés des capitaux, bon nombre d’investisseurs reviennent aux obligations. Ils avaient délaissé cette classe d’actifs à l’été 2015 pour investir dans des actions semblant plus attrayantes et en forte hausse compte tenu de la vaste liquidité fournie par les banques centrales. Aujourd’hui, la situation se présente sous un autre jour. La valorisation des actions est en cours d’ajustement et des facteurs comme le destin incertain de la Chine (la deuxième puissance économique mondiale), la chute du prix de pétrole et le ralentissement généralisé de la croissance économique préoccupent les investisseurs. C’est pourquoi la stabilité et la continuité sont les maîtres mots. Où les trouver donc sans tout de même renoncer au rendement ? Une réponse peut être trouvée outre-Atlantique.

Du côté des obligations d’entreprises, nous observons notamment que le rendement du marché en USD est presque deux fois plus élevé qu’en Europe sans que le risque de défaillance soit pourtant plus élevé.

Ce qui surprend encore plus, c’est que les entreprises concernées étant dans certains cas les mêmes. L’écart en termes de rentabilité s’explique surtout par des méthodes différentes suivant lesquelles les obligations d’entreprises sont négociées sur les deux marchés. Pour l’investisseur, cette divergence technique se traduit par des rémunérations supérieures dans les environs de 2 à 2,5 % sur les BBB et entre 1,5 % et 1,8 % sur les AA de maturité 7 à 10 ans.

En matière d’obligations d’entreprises, la notation joue en outre un rôle non-négligeable. Les obligations d’entreprises en USD, dotées d’une bonne notation, restent attractives.

Dans la plupart des cas, il s’agit d’entreprises qui dégagent des cash-flows importants, qui disposent d’une stratégie convaincante et dont les bilans sont solides. En revanche, les obligations à notation BBB- sont sujettes à caution, comme elles se situent juste à limite du high yield et que le risque d’une dégradation est souvent bien présent. Si cela se produit, une perte de valeur est inévitable, car cela s’accompagne inévitablement de pressions à la vente du côté de certains investisseurs qui seront obligés de se défaire des titres en question.

Penchons-nous pour conclure sur le segment des emprunts d’État. Depuis des années les banques centrales ont inondé les marchés de liquidités. En décembre, la Fed américaine a redressé la barre, restant très prudente tout de même.

Si les membres du FOMC revoient à la baisse leurs prévisions de quatre relèvements de taux pour cette année – ce qui devient probable au regard d’un ralentissement du marché de l’emploi américain et d’un secteur manufacturier désormais en récession – les investissements en bon du Trésor sur la partie longue s’avéreront intéressants.

Sur le Vieux Continent, la Banque centrale européenne n’évoque même pas une première hausse des taux. C’est plutôt le contraire. Des taux de rendements très bas, proches de zéro dans le cas de l’Allemagne, sont donc un phénomène qui perdurera et qui offre peu d’opportunités d’investissement.

Daniel Stefanetti , Février 2016

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