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Chine : Jupiter AM confirme son intérêt pour les secteurs liés à la « Nouvelle Chine »

Les conclusions du troisième Plenum du 18ème Comité Central du Parti Communiste Chinois confirment le virage libéral de l’Empire du Milieu, renforçant l’intérêt pour les valeurs liées à l’augmentation du niveau de vie de la population chinoise dans son ensemble.

Après 4 jours de délibérations secrètes, le troisième Plenum du 18ème Comité Central du Parti Communiste Chinois s’est conclu par une déclaration pour le moins avare en détails, usant d’un vocabulaire bien trop généraliste pour ne pas susciter la déception.

Nous nous attendions comme à l’accoutumée à ce que les détails sur les réformes soient distillés dans les semaines suivant cette session, plutôt que de faire l’objet d’une seule annonce importante. Pourtant, les marchés ont réagi à cette déclaration comme si cette session plénière n’avait été qu’un pétard mouillé. Les analystes se sont inquiétés du fait que le président Chinois Xi Jinping n’était peut-être pas suffisamment fort pour imposer sa vision réformiste face à ses opposants au sein des entreprises d’Etat et des gouvernements locaux.

Le gouvernement central chinois a apparemment été piqué au vif par les réactions provoquées par son rapport initial : deux jours après, un pavé de 21 000 mots couvrant 15 domaines de réformes était publié. La largeur du périmètre de ce rapport a eu un impact positif spectaculaire sur le marché actions chinois.

Chacune des annonces va entraîner de profonds changements en Chine. Même la réforme du controversé système du Hukou (sorte de livret de famille et de passeport qui limite la migration de masse des campagnes vers les zones urbaines), qui pour la plupart des observateurs allait passer à la trappe, sera mise en place par étapes. En outre, la politique de l’enfant unique va connaître elle aussi un assouplissement pour apaiser la pression démographique.

Selon nous, il reste beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de cette nouvelle administration et les changements réels ne se feront sentir que graduellement. Cependant la structure propice à ces changements est maintenant en place.

L’élément prépondérant de ce plan de réformes est que les marchés vont pouvoir jouer « un rôle décisif » dans l’allocation des ressources, plus seulement un « rôle de base ».

Ce changement de vocabulaire est fondamental. Il laisse transparaître un objectif clair : donner aux capitaux privés un rôle plus important dans l’économie. Cela met aussi en perspective la plus grande latitude des entreprises privées et du marché actions en tant que tel dans la conduite de la croissance.

Selon nous les entreprises d’Etat chinoises, les leviers de la planification centrale, vont devoir évoluer pour laisser de la place à un secteur privé de plus en plus important. Là encore, la profondeur de cette réforme est surprenante. Selon nous, cela devrait se traduire par la promotion d’un modèle de détention mixte, à l’image de ce qui se fait à Singapour.

Les entreprises d’Etat vont probablement subir une pression plus importante pour être performantes : elles vont devoir maximiser la valeur de leurs actifs, produire un rendement satisfaisant et enfin donner une plus grande partie de leurs profits à l’Etat sous forme de dividendes.

Dans la même veine, l’utilisation du vocable d’ « ouverture » pour accélérer les changements domestiques suggère que le contrôle de l’accès aux marchés va être assoupli, et que le développement de zones de libre-échange va s’intensifier. En effet, la zone de libre-échange de Shanghai a été spécifiquement mentionnée dans le rapport et nous allons assister à l’ouverture de frontières internes au pays. Tout ceci accrédite la thèse soutenue par les analystes financiers selon laquelle, dans la plupart des secteurs, les entreprises privées domestiques et les entreprises étrangères bénéficieront effectivement du même traitement.

Parmi les changements financiers, on peut noter l’abaissement des barrières à l’entrée pour les capitaux privés et les capitaux étrangers, particulièrement en ce qui concerne les participations dans les banques locales, une accélération du mouvement vers une monnaie flottante, y compris avec la détermination par le marché du prix des devises et des taux d’intérêts, le tout ayant pour objectif d’attirer les investisseurs.

Parallèlement, les engagements concernant une harmonisation du marché des terrains ruraux et urbains et la mise en place d’un système de sécurité sociale soutenable devrait permettre à la consommation d’être un facteur prépondérant de la croissance en augmentant la richesse des ménages et en leur garantissant des dispositifs de protection sociale.

Dans un contexte de développement sans précédent depuis le début du processus de réformes en 1979, le système Hukou sera révisé, bien qu’aucun calendrier n’ait été fixé. Les restrictions de résidences dans les communes et dans les petites villes seront complètement abolies. Les réformes concerneront aussi les grandes agglomérations, mais à un rythme plus progressif. Le système de protection social sera étendu à tous les résidents permanents, y compris aux migrants venus des zones rurales.

La recherche de dates butoir pour la mise en œuvre de ces réformes, malgré un calendrier à définir, et la mise en place d’un groupe de travail dédié à leur implémentation constituent aussi quelques unes des bonnes surprises de ce plan. Dans ce contexte, l’établissement d’une Commission de Réforme au sein du gouvernement central, a priori dirigée par le Parti étant donné l’étendue et la diversité des changements, souligne l’engagement politique fort quant à ces réformes.

La Chine a également approfondi sa réforme de la fiscalité en améliorant sa gestion budgétaire et le système d’imposition pour mettre en cohérence les responsabilités des agences gouvernementales avec leurs dépenses. Le développement du secteur privé va être encouragé, ce qui devrait avoir pour conséquence une stimulation de vitalité et de la créativité au sein de toute l’économie du pays.

Notre impression sur la portée de cette session plénière a donc été confirmée par le ton utilisé pour la déclaration initiale et par les détails du plan de réformes qui ont suivi.

Cela conforte également l’intérêt stratégique que nous portons aux secteurs liés à la Nouvelle Chine, à savoir les biens de consommation, la santé et les technologies de l’information.

Des discussions récentes et positives avec des entreprises de ces secteurs nous ont d’ailleurs conforté dans ces préférences.

A propos du fonds
Jupiter GF China Sustainable Growth sera investi sur une seule zone géographique, qui est en voie de développement et est donc sujette à un plus grand risque de volatilité. Les frais de gestion et de transaction (par exemple ceux ayant traits à l’achat et à la vente d’action) sont généralement plus élevés en Chine et dans les pays émergents que dans les pays développés. Ce fonds peut investir plus de 35% de sa valeur dans des titres émis ou garantis par les états membres de l’Espace Economique Européen. Le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) et le Prospectus sont disponibles sur demande chez Jupiter. Le DICI est disponible sur demande chez Jupiter en anglais, néerlandais, finnois, suédois, portugais, français et allemand.

Philip Ehrmann , Décembre 2013

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