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Chance ou compétence : Une étude du Center for Applied Research de State Street révèle que la prédilection pour l’alpha constitue un frein à la réussite financière des investisseurs

Seuls 53 % des investisseurs particuliers et 42 % des professionnels attribuent la production d’alpha principalement à la compétence des gérants...

Une nouvelle étude examine la manière dont les investisseurs perçoivent la chance, la compétence et la recherche d’alpha par rapport à leurs objectifs d’investissement à long terme

Selon une nouvelle étude publiée aujourd’hui par le Center for Applied Research, le « think tank » indépendant de State Street, les professionnels de l’investissement peinent à générer de l’alpha, et les investisseurs ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs de placement à long terme. Intitulée « The Folklore of Finance : How Beliefs and Behaviors Sabotage Success in the Investment Management Industry » [Les mythes et préjugés de la finance : comment les croyances et les comportements compromettent le succès en matière d’investissement], cette étude explore le concept de réussite en termes d’investissement, et l’impact des opinions et des préjugés au sein de l’industrie de la gestion d’actifs.

Alors que plus de 60 % du capital investi dans ce secteur est voué à la poursuite de l’alpha, un certain scepticisme émerge.

En effet, seuls 53 % des investisseurs particuliers et 42 % des professionnels attribuent la production d’alpha principalement à la compétence des gérants.

En outre, à la question de savoir s’ils se sentaient en mesure d’atteindre leurs objectifs d’investissement, seuls 12 % des particuliers ont pu y répondre avec conviction.

« Les modèles de réussite dans l’industrie de la gestion d’actifs ne fonctionnent plus » affirme Kelly McKenna, responsable mondiale du Center for Applied Research de State Street. « Les professionnels de l’investissement consacrent une attention importante à des activités qui selon eux contribuent à la production d’alpha. Bien que ces efforts soient en partie utiles, beaucoup n’apportent qu’une valeur limitée. Le véritable succès ne consiste pas seulement à générer de l’alpha ; il implique aussi d’aider les investisseurs à atteindre leurs objectifs à long terme, et ce de manière durable sur une longue période ».

En matière d’investissement, le comportement des professionnels comme des particuliers est influencé par des croyances partagées, ancrées dans une partialité inhérente à l’esprit humain.

Le rapport a pour objet d’étudier ces croyances, qui se déclinent en trois grandes catégories, dont deux peuvent être décrites comme conscientes, la troisième relevant du domaine de l’inconscient et du latent.

Les préjugés conscients, relatifs au timing d’investissement et à un faux sentiment de sécurité

Les investisseurs particuliers et les professionnels sont excessivement dépendants des performances passées dans leurs décisions d’investissement, même si ces performances ne préjugent pas des résultats futurs. Ils omettent aussi systématiquement de prendre en compte les objectifs à long terme dans l’évaluation des performances à court terme.

  • Près de 60 % des professionnels considèrent une période d’un à trois ans seulement pour évaluer la performance de leurs investissements. En outre, plus de 60 % des investisseurs particuliers affirment qu’ils envisageraient d’adopter une stratégie plus conservatrice si leur portefeuille perdait plus de 20 % de sa valeur en un an ; et parmi ces derniers, 90 % effectueraient ce changement sous trois mois.
  • Seuls 22 % des investisseurs institutionnels définissent le succès en termes d’objectifs d’investissement à long terme, tandis que la vaste majorité (63 %) mesure le succès par rapport aux benchmarks.
  • D’autre part, moins de 30 % des investisseurs particuliers considère l’atteinte des objectifs à long terme comme la mesure du succès, citant plus facilement d’autres mesures peu réalistes ou pertinentes, comme le fait d’avoir obtenu des gains et de ne pas avoir encouru de pertes, ou de surperformer le marché et d’atteindre des objectifs à court terme.

Le mythe inconscient de la connaissance

La majorité des gérants de portefeuilles ayant répondu à l’enquête manifestent une partialité inconsciente quant à leur propre rôle dans la performance. Sans en avoir conscience, ils s’octroient personnellement le succès de leur stratégie, mais attribuent la responsabilité de leurs échecs à des facteurs externes. De la même manière, les investisseurs particuliers affichent un excès de confiance majeur dans leurs propres capacités.

  • 77 % des gestionnaires d’actifs et 47 % des intermédiaires citent « l’expérience et le processus d’analyse » comme raison majeure de leur surperformance, mais s’agissant d’expliquer leur sous-performance, ils l’imputent plus facilement aux conditions de marché, aux attentes des clients ou aux dirigeants des sociétés dans lesquelles ils sont investis.
  • Près de deux-tiers des investisseurs particuliers estiment posséder un niveau avancé de connaissances financières ; cependant, après leur avoir demandé d’effectuer un simple test d’aptitude, les résultats ont révélé un score moyen global d’à peine 61 %.
  • Malgré cela, 93 % des investisseurs particuliers jugent qu’ils devraient prendre eux-mêmes leurs décisions d’investissement, et deux-tiers d’entre eux pensent que les meilleures décisions prises concernant leurs placements étaient entièrement de leur fait.

« Bien que les préjugés conscients et inconscients soient l’une des principales raisons qui empêchent les investisseurs professionnels & particuliers d’atteindre pleinement le succès, une partie de la solution réside dans la prise de conscience de ces préjugés » ajoute Suzanne Duncan, responsable mondiale de la recherche au Center for Applied Research de State Street. « Il est temps de réécrire l’histoire. En reconditionnant le comportement de l’industrie, nous avons l’opportunité de renforcer les valeurs nécessaires au vrai succès d’investissement ».

Pour réaliser cette étude, le Center for Applied Research a mené des enquêtes auprès de 3.744 investisseurs, sociétés d’investissement, représentants de l’État et des organismes de réglementation dans 19 pays. La recherche a été effectuée sur une période de 18 mois.

Next Finance , Novembre 2014

Voir en ligne : The Folklore of Finance : How Beliefs and Behaviors Sabotage Success in the Investment Management Industry

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