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Aligner planification financière et motivations à l’épargne aurait un effet positif pour les investisseurs français

Comment les facteurs de motivation peuvent-ils produire de meilleurs résultats financiers dans le secteur de la gestion d’actifs ? Le Center for Applied Research, groupe de réflexion indépendant de State Street Corporation a mené avec le CFA Institute une nouvelle étude visant à répondre à cette question...

Comment les facteurs de motivation peuvent-ils produire de meilleurs résultats financiers dans le secteur de la gestion d’actifs ? Le Center for Applied Research, groupe de réflexion indépendant de State Street Corporation a mené avec le CFA Institute une nouvelle étude visant à répondre à cette question. [1]

Le rapport, intitulé « Discovering Phi : Motivation as the Hidden Variable of Performance » [Découverte de phi : La motivation comme variable cachée de la performance], identifie un nouvel indicateur important, baptisé Phi. Ce paramètre peut avoir un impact positif considérable sur les sociétés de gestion dans l’ensemble de la région EMEA, en termes de performance organisationnelle, de satisfaction des clients et d’engagement des salariés.

Comme le précise l’étude, le facteur Phi peut indiquer dans quelle mesure la finalité poursuivie, les habitudes et les incitations reçues par chaque individu, organisation ou client sont effectivement conformes à ses objectifs et à ses valeurs. À ce titre, Phi est statistiquement corrélé de manière significative aux indicateurs généraux de performance qui sont en mesure de soutenir durablement l’industrie et la satisfaction des clients.

Un volet de l’étude est consacré à l’analyse des réponses obtenues en France auprès de 180 investisseurs particuliers. Celles-ci révèlent des divergences entre les motifs d’épargne initiaux des particuliers et la manière dont leurs allocations d’actifs sont concrètement planifiées et mises en œuvre :

  • Près de la moitié des investisseurs interrogés en France (49 %) affirment épargner pour la sécurité financière que cela leur apporte—un taux supérieur à la moyenne globale de 41 %. Toutefois, en matière de choix d’investissement, ils ont tendance à privilégier les options à rendement immédiat et moins élevé, au détriment d’options prudentes à long terme qui correspondraient mieux à leur objectif.
  • La majorité des répondants (52 %) estiment que les produits et les services proposés par les institutions financières sont conçus davantage dans l’intérêt de l’organisation que le leur. Pourtant, malgré ce scepticisme, 94 % d’entre eux font appel à un conseiller financier.
  • Parmi ces derniers, seuls 28 % attribuent leurs succès en matière de planification financière à leur conseiller financier. La majorité d’entre eux (56 %) valorisent leurs propres capacités.
  • Si ces données soulignent un certain niveau de confiance dans les placements de la part des investisseurs français, l’étude identifie des lacunes dans leurs connaissances et leur éducation financières : plus des deux tiers (67 %) ne savent pas combien ils contribuent à leur régime de retraite à cotisations définies ; et 57 % d’entre eux ne savent pas combien ils payent en commissions, 25 % admettant leur ignorance sur les plans de retraite en général ou comment les utiliser.

Mimmi Kheddache Jendeby, Analyste de recherche senior au Center for Applied Research de State Street, commente : « Pour les investisseurs particuliers, la performance des placements ne peut pas uniquement se mesurer par leur rendement. L’investissement doit servir les objectifs de chaque individu pour créer de la valeur à long terme. Tant que les décisions d’investissement ne correspondent pas à ces objectifs, les niveaux d’engagement et de progression resteront au point mort. »

« Une meilleure adéquation entre objectifs et résultats pourrait avoir un impact positif majeur sur le comportement des investisseurs français. Le secteur de la gestion d’actifs a un rôle important à jouer pour aider les investisseurs à aligner leur planification financière sur leurs motivations d’épargne. Les professionnels de l’investissement doivent se détourner d’une culture axée sur la performance au profit d’une culture privilégiant la finalité recherchée par leurs clients, afin de mieux les accompagner dans la réalisation de leurs objectifs à long terme. »

Rebecca Fender, titulaire de la charte CFA, et directrice de l’initiative « Future of Finance » au CFA Institute, ajoute : « La recherche montre que les raisons pour lesquelles nous investissons ont un impact sur la performance de nos investissements. En l’absence d’une raison d’être axée sur le client pour orienter la passion pour les marchés, un décalage s’installe entre les intérêts et les motivations. Nous sommes convaincus qu’en concentrant leur attention sur le facteur Phi, les professionnels de l’investissement et leurs organisations peuvent obtenir de meilleurs résultats pour les investisseurs et créer un climat de confiance dans l’ensemble de l’industrie. »

Next Finance , Février 2017

Notes

[1] Ces conclusions résultent d’une étude menée par le groupe de réflexion de State Street, le Center for Applied Research et le CFA Institute, auprès de 7000 investisseurs, dont 3600 particuliers, sur une période de 18 mois. En France, 180 investisseurs particuliers ont participé à cette enquête.

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