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Actions internationales : Perspectives 2017

Dans les 12 prochains mois, nous devrions assister à une utilisation plus intensive des politiques budgétaires pour stimuler la croissance, à un retour de l’inflation entraînant un affaiblissement des marchés obligataires et à une légère reprise des marchés émergents due à l’impact des baisses de taux

La politique budgétaire va prendre le relais de la politique monétaire Et le jour attendu est venu. Au début de l’année 2016, nous nous demandions dans quelle mesure une politique budgétaire pouvait « stimuler la croissance » et il semblerait que nous avons maintenant la réponse. Le Canada a été l’un des premiers à prendre cette orientation, en inscrivant dans son budget de mars dernier des promesses de dépenses en infrastructures. La Corée du Sud lui a rapidement emboîté le pas, mais c’est sans doute l’élection de Donald Trump qui changera réellement la donne.

Si ce dernier met vraiment en œuvre certaines des promesses qui ont assurées sa victoire, nous devons nous attendre à une réforme fiscale ambitieuse et à d’importants programmes de dépenses sur les infrastructures aux Etats-Unis.

Au Royaume-Uni, nous devrions assister à un programme de relance budgétaire similaire pour soutenir l’économie du pays en vue du Brexit. L’économie britannique a des atouts et elle va devoir les mettre à profit. Les services représentent la part la plus importante de l’économie anglaise et dans certains secteurs, le pays compte des entreprises parmi les plus importantes du monde, comme dans les média et la publicité, les technologies et la finance. A moins d’un « hard Brexit », la livre sterling devrait commencer à se reprendre après avoir été légèrement sous-évaluée.

Le retour de l’inflation, support des entreprises « value » et des financières

Dans les pays développés, le passage d’une politique d’austérité, centrée sur une réduction de la dette publique, à une politique de relance budgétaire est susceptible de générer une légère reprise de l’inflation, écartant ainsi le spectre de la déflation qui planait au-dessus de ces économies depuis trop longtemps. Ce facteur important cause déjà des problèmes sur des marchés obligataires surévalués, et cela devrait perdurer tout au long de l’année à venir. Les rendements obligataires vont devoir atteindre un niveau plus durable pour attirer à nouveau les investisseurs de long terme, tels que les fonds de pension ou les fonds souverains. Vraisemblablement, cela impliquerait que les Bons du Trésor américain à 10 ans offrent un rendement plus proche des 3%, ce qui n’est pas si éloigné des niveaux actuels. C’est un peu différent en Europe et au Royaume-Uni, où le chemin pour atteindre des niveaux acceptables sera un peu plus long, les rendements des obligations étant proches de zéro. De combien va augmenter l’inflation sera l’élément clé.

Les entreprises « value » réagissent généralement mieux que les entreprises « growth » quand les rendements obligataires commencent à monter et cela devrait être particulièrement vrai en 2017 pour les valeurs financières.

Dans ce contexte, les économies développées vont vraisemblablement continuer à connaître une croissance assez faible, le temps de mettre en place leurs politiques budgétaires. En 2017, les marchés actions ne devraient offrir des rendements qu’à un chiffre, sans doute un peu contraints par les évolutions du marché obligataire. Dans la mesure où les acteurs internationaux, ayant une croissance organique solide, et les entreprises versant des dividendes, pourraient poursuivre leur repli à l’aube de 2017, ils nous semblent représenter une bonne opportunité pour les investisseurs de long terme tels que nous, tout comme les entreprises des marchés émergents opérant dans des pays dont les tendances démographiques sont favorables.

En attendant, un environnement avec des taux plus élevés devrait être profitable aux financières internationales et nous continuerons de garder un œil sur les autres secteurs les plus susceptibles de bénéficier d’une hausse des dépenses d’infrastructures comme quelques valeurs industrielles.

Les marchés émergents : un optimisme prudent

Les perspectives des marchés émergents sont majoritairement positives même si les marchés actions là-bas ont réagit plutôt négativement à l’élection de Donald Trump. L’inflation est contenue par les faibles prix du pétrole et des denrées alimentaires, mais le prix du brut pourrait augmenter en 2017 et passer de 45-50 dollars le baril à 65-70 dollars, stimulé par 3 ans de réduction des investissements des principales compagnies pétrolières. La Russie et l’Inde vont vraisemblablement encore baisser leurs taux et la Chine a maîtrisé sa croissance, même si le secteur des services continue de croître rapidement. En ce qui concerne le Brésil, son plus gros défi en 2017 sera de réduire drastiquement ses dépenses publiques.

Les taux d’intérêts ont significativement baissé dans la plupart des pays émergents lors des 18 derniers mois et cela devrait enfin se traduire par une amélioration de la croissance économique, cela prenant habituellement 1 an.

Stephen Mitchell , Janvier 2017

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