19,7% de rendement par an depuis 20 ans pour Warren Buffett

Des performances historiques impressionnantes

L’exercice 2013 de Berkshire Hathaways a été remarquable. Pourtant, l’accroissement de la valeur comptable de la holding d’investissement de Warren Buffett n’a été que de 18,2% en 2013 alors que dans le même temps, l’indice américain S&P 500, servant de référence au célèbre financier américain, s’est apprécié de 32,4% l’an dernier, dividende inclus. Néanmoins, depuis 1965, date de la création de Berkshire Hathaway, Warren Buffett n’a eu de cesse de battre cet indice boursier, ne ratant un tel objectif qu’à dix reprises dont quatre fois au cours de ces cinq dernières années. C’est à se demander si celui qu’on appelle l’oracle d’Omaha, cette ville du Nebraska où se trouve le siège social de Berkshire Hathaway, aurait perdu la main. Historiquement « la valeur comptable et intrinsèque de Berkshire Hathaways surpasse le S&P 500 quand le marché baisse ou augmente modérément », rappelle Warren Buffett dans sa lettre aux actionnaires de l’exercice 2013, ce qui n’a pas été le cas l’an dernier, l’indice S&P 500 ayant connu une progression de plus de 30%, en tenant compte des dividendes versés.

Tableau de performances historique (source Berkshire Hathaways)

D’ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que la capitalisation boursière de la holding d’investissement de Warren Buffett avoisine aujourd’hui près de 300 milliards de dollars.

Depuis presque un demi-siècle, la progression de sa valeur comptable atteint 693,518%, soit un rendement actuariel de 19,7% contre 9,8% pour l’indice S&P 500 sur la même période.

Une montagne de cash

Pour essayer de maintenir un tel niveau de performance, l’investisseur américain détenteur d’une des premières fortunes mondiales, cherche avant tout à investir dans des sociétés pesant plusieurs dizaines de milliards de dollars. Assis sur un montagne de liquidités évalué à 48 milliards de dollars à fin décembre 2013, Warren Buffett a, en effet, la possibilité d’acquérir une part significative du capital d’entreprises, leaders sur leur secteur d’activité, dès lors qu’il est possible de le faire à un prix qui lui semble attractif. C’est d’ailleurs de cette manière que Berkshire Hathaways est devenu un des principaux actionnaires de mastodontes américains, connus dans le monde entier, comme Coca-Cola, Procter & Gamble, IBM, American Express, Exxon, Wells Fargo et plus dernièrement, en 2013, du groupe Heinz, propriétaire de la fameuse sauce tomate.

La plupart des investissements de Berkshire Hathaways sont réalisés en Amérique du Nord car comme le rappelle Warren Buffett « même si nous investissons à l’étranger, les opportunités les plus nombreuses restent aux Etats-Unis. La dynamique de notre économie va continuer d’opérer comme par magie », assure-t-il en ajoutant que les « meilleurs jours de l’Amérique sont encore à venir ».

La question de sa succession

Cependant, il ne faut pas perdre de vue que Warren Buffett est aujourd’hui âgé de 83 ans ; son associé, Charlie Munger, étant de six ans son ainé. Comme on l’imagine, depuis plusieurs années, se pose la question de la succession de l’oracle d’Omaha à la tête de Berkshire Hathaways. Quoi qu’il en soit, Warren Buffett prend un malin plaisir à faire durer le suspense. En effet, pour l’heure, il ne donne pas le moindre indice sur la personne capable de prendre sa succession ; donnant l’impression de vouloir conserver la tête de sa holding d’investissement pendant encore de nombreuses années. Ainsi, comme il le déclare sous le ton de l’ironie, « l’année prochaine nous permettra de faire le point sur les cinquante premières années de Berkshire Hathaways et de spéculer un peu sur les cinquante ans qui viennent ».